DVD A LA LOUPE

Résumé : Un procureur de renom, Rusty Sabich (Harrison Ford), est chargé d’enquêter sur le meurtre d’une de ses collègues (Greta Scacchi), qui était aussi sa maîtresse. Mais l’enquête s’avère périlleuse car tous les indices le désignent comme coupable.

Avis :  En même temps qu’être un des meilleurs films de procès, « Présumé innocent » est un véritable drame familial, social et psychologique.

En effet, concernant la partie procès, la mécanique est parfaitement huilée pour vous tenir en haleine du début à la fin et sans avoir recours à des rebondissements invraisemblables. Nous n’avons affaire ici qu’à des problèmes d’ordre juridique (perte de pièces à conviction, erreur de retranscription de données légistes….). Les relations procureur/juge/avocat/enquêteur/accusé n’ont jamais été aussi bien détaillée peut être aussi car on voit le procureur dans son travail puis en train de réfléchir à la tactique de son adversaire une fois qu’il est accusé. On pourrait presque croire à un reportage sur ce milieu avec tout ce que cela comprend : les trahisons, la corruption, les amitiés et les inimitiés, la falsification de preuve, l’arrivisme de certains pour arriver aux plus hauts postes….Les scénaristes ont vraiment planché sur cet aspect là.

Parlons maintenant du drame que subit le personnage d’Harrison Ford. On assiste vraiment à sa destruction familiale…sa femme, qu’il avait trahi avec le morte, qui avait subi l’adultère en silence pour sauver la fie familiale de son fils et qui se retrouve à l’accompagner au procès alors qu’elle croyait l’histoire finie. On sent parfaitement aussi les tensions qu’a subi l’enfant (la discussion pendant le repas au snack puis celle dans la chambre avant de partir an voyage d’école). On retrouve aussi une Harrison Ford torturé par les sentiments qui resurgissent malgré la fin de leur liaison et par les affronts qu’il subit par la suite de la part de ses collègues. J’ai rarement vu un film aussi détaillé de ce point de vue là et qui ne verse pas dans le mélo sirupeux.

Il est intéressant aussi de voir le système juridique américain avec des procureurs qui sont élus par la population et tout ce que ça peut entraîner au niveau des mises en examen. Il y a une critique aussi assez acerbe de l’arrivisme américain. La fille en est bien sur un exemple parfait (on couche pour arriver avec ceux qui ont du pouvoir) mais la lâcheté que cela entraîne est parfaitement représenter par le personnage de Brian Dennehy qui se retourne contre son meilleur ami pour préserver sa réputation et son poste Ajoutez à cela une interprétation irréprochable de Ford, une Bonnie Bedelia (la femme de Bruce Willis dans les Die Hard, impeccable mais malheureusement la partie adverse est un petit peu trop caricatural dans son envie de casser du procureur. Et puis, il reste la fin, non politiquement correcte, que je tairai ici mais sur laquelle nous pourrions disserter encore longtemps et qui relève encore le niveau du film

 
Présumé innocent