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DVD A LA LOUPE


APOCALYPSE NOW REDUX

Lui écrire Gaulhenrix

Apocalypse Now Redux DVD sorti le 03/10/2002


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Pathé
Distributeur :
Fox Pathé Europa

Date de sortie du film : 1 Juillet 1979
Nombre d'entrée en salle : 4 570 000 (chiffres cumulés version classique et Redux)

Durée du film : 3 h 17 min. (version redux)
Acteurs: Marlon Brando Laurence Fishburne Harrison Ford

Achat du DVD : Comparer les prix avec le moteur

Nombre de visites :
7864


   

Le Film : 9.5/10

Résumé : Le Vietnam.
Saïgon.
Le capitaine Willard, qui supporte de plus en plus mal sa présence au Vietnam, est chargé par le général Corman d’une mission secrète : remonter le cours d’une rivière jusqu’au Cambodge pour éliminer le colonel Kurtz (Marlon Brando) qui s’est coupé de l’armée américaine et qui, adulé tel un Dieu par sa propre armée de montagnards autochtones, mène une guerre toute personnelle contre le Viet-Cong.

Avis : Avec ce film tourné en 1979, et inspiré, pour l’essentiel, de l‘œuvre de Joseph Conrad (« Au cœur des ténèbres »), Francis Ford Coppola poursuit une réflexion sur l’Amérique qu’il avait entamée avec « Le Parrain » en 1972. Il observait alors son pays de l’intérieur à travers une métaphore transparente sur les Etats-Unis (liens étroits et secrets entre mafia et monde politique). « Apocalypse now », par contre, décrit les Etats-Unis de l’extérieur en train d’exporter leur culture de la violence.

Dès l’ouverture du film, Coppola évoque le mal-être, qui naît de ce sentiment d’une présence injustifiée dans un conflit sans fondement, en une suite de plans en surimpression : images de la beauté naturelle d’un pays à travers sa jungle aussitôt enflammée par le feu de la guerre, sur lesquelles se juxtapose le visage « renversé » de Willard, tandis que s’égrènent les premières notes qui introduisent la chanson des Doors

« This is the end, my only friend, the end / « Voici la fin, mon seul ami, la fin
of our elaborate plans, the end / de nos plans élaborés, la fin
of everything that stands (…) » / de tout ce qui a un sens la fin (…) »

Sur l’écran se déchaîne alors l’apocalypse annoncée par le titre… Bel exemple de cinéma qui « dit » par la seule force des images. Analysons la séquence : elle montre un pays (la caméra donne à voir la jungle naturelle et paisible) qui est détruit par un autre pays (la jungle est brûlée au napalm) dont les soldats ne comprennent pas la politique (la tête de Willard est filmée à l’envers) et qui ont le sentiment que leur jeunesse et leur vie est gâchée (les paroles chantées par Jim Morisson).

Mais ce n’est pourtant là qu’un simple avant-goût de l’apocalypse. Et la rencontre de Willard, au cours de sa mission, avec le colonel Kilgore (Robert Duvall) marque, dans le récit même, la plongée dans un cauchemar qui ne s’achèvera qu’avec le film. Une séquence parmi les plus inattendues de l’histoire du cinéma dénonce une folie belliciste qui touche à son paroxysme. Mais il faut bien convenir que l’horreur montrée - et dénoncée, bien sûr – se pare malgré tout d’une beauté sauvage. Qu’on en juge : dans le ciel d’une aube pure, un ballet, d’abord majestueux, d’oiseaux-hélicoptères se métamorphose, au son de la chevauchée des Walkyries de Wagner, en une abominable tuerie sauvage et gratuite, aussi barbare qu’absurde. L’allusion à la culture américaine est claire : Kilgore s’est affublé du chapeau de la cavalerie américaine du XIX° siècle et il fait sonner la charge au clairon ; les Vietnamiens ont simplement remplacé les Indiens, et les hélicoptères, les chevaux. La guerre, à travers cette attaque, s’apparente à un jeu, voire à un divertissement ! Le film glisse ainsi de la dénonciation de l’intervention militaire des Etats-Unis au Vietnam à une mise en question de ceux qui dirigent les opérations, c’est-à-dire les officiers supérieurs ivres de leur pouvoir et animés d’un instinct meurtrier ; plus généralement le film débouche sur la dénonciation d’une constante, à travers les époques, des mentalités qui génèrent la politique militaire américaine depuis les origines. C’est que le périple de Willard vers Kurtz est hautement symbolique. Il remonte un fleuve, c’est-à-dire qu’il remonte aux sources du fleuve et, métaphoriquement, ce voyage l’approchant de Kurtz, vers l’origine de l’être humain dans sa violence primitive, A mesure que son personnage s’enfonce dans la jungle, Coppola approfondit parallèlement sa réflexion : après avoir, dans un premier temps, remis en question histoire, culture et géopolitique de son pays, il se place désormais au cœur de l’être humain et analyse comment la guerre le métamorphose. L’odyssée de Willard devient alors un voyage qui le conduit à la découverte de lui-même. A mesure qu’il prend conscience de l’absurdité de la guerre, il s’aperçoit qu’il comprend mieux Kurtz.

Et deux événements vont renforcer ce sentiment. D’abord, l’image d’un passé révolu qui surgit, de la façon la plus irréelle qui soit, comme à travers les brumes d’un cauchemar, lorsqu’il rencontre la famille des planteurs français et qu’il écoute, ébahi, un discours colonialiste insensé. Ce retour morbide sur le passé – passage heureusement rajouté dans cette édition – met parfaitement en valeur toute l’absurdité d’une guerre recommencée par les Américains alors qu’elle avait déjà historiquement échoué avec les Français ! Ensuite, lorsqu’il rencontre les soldats américains en première ligne apparemment privés de chef et abandonnés mais continuant un combat désormais inutile puis que privé de sens. Il découvre même, selon le propos de la Française de la plantation (Aurore Clément), la dualité de l’homme à la fois mi-dieu, et mi-animal, découverte qui prélude à la rencontre de Kurtz précisément adoré comme une divinité mais capable de la plus grande des cruautés (dualité qui s’exprime, au cours de la séquence entière, dans une magnifique photographie toute en clairs-obscurs). Un Kurtz qui lui offre un miroir repoussant dans lequel il peut reconnaître l’humanité. Son geste final se mêle d’ailleurs, en un montage alterné de plans, avec l’antique et barbare sacrifice du bœuf. Le recours au bouc émissaire pour laver sa bonne conscience ne cessera jamais et Kurtz, produit de la guerre, doit payer pour ceux qui l’ont formé à tuer. Le film peut, alors, s’achever sur un dernier mot, chuchoté et répété, « Horreur », qui sanctionne la folie des hommes conduisant l’humanité à l’Apocalypse, tandis que s’éloigne un Willard devenu physiquement (donc moralement) le jumeau de Kurtz, et sans doute prêt, désormais, à sombrer lui aussi dans la même folie meurtrière.

A l’évidence, un chef-d’œuvre !


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format : 16/9 - Ratio : 2.00:1

Avis : L’image, réétalonnée par le chef-opérateur Vittorio Storaro selon la technique de « couleur par couleur » qui permet une extrême précision, est tout simplement remarquable. La compression est parfaite et les contrastes, si importants pour le sens du film (l’homme est à la fois un ange et un démon), sont d’une rare qualité. Une copie sans faute !


Le Son : 3/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 français et anglais - Sous-titres : français

Avis : Le son a été, lui aussi, revu et remixé avec bonheur et le DD 5.1 proposé est particulièrement efficace et présent, qu’il s’agisse de retranscrire les effets ravageurs des scènes-chocs (attaque des hélicoptères, napalm et explosions dans la forêt) ou d’inonder la pièce sous des thèmes musicaux percutants (la chanson des Doors ou la chevauchée des Walkyries).

[ Voir le Top Son pour ce DVD ]


L'Interactivité : 0.5/3

L'ergonomie des menus :
Le DVD fait défiler une succession d’images d’explosions pendant que s’inscrit le titre du film accompagné du mot « Redux ». Puis un travelling avant capte la fameuse rivière que doit remonter Willard. Des chœurs et une musique à base de percussions accompagnent les images.
Le Menu s’affiche : sur un fond de carte géographique de la frontière entre le Vietnam et le Cambodge, une fenêtre s’ouvre qui fait succéder, multicolores et sonorisées, différentes scènes du film.
Sur un fond d’image fixe et muette, le Chapitrage offre six ensembles de six scènes. Chaque ensemble correspond à un fond d’image différent et présente six chapitres titrés. Il est à noter que les scènes inédites sont fort judicieusement marquées d’un astérisque. On en compte quatorze, c’est dire l’intérêt de cette nouvelle édition allongée de 49 minutes supplémentaires.


Les bonus :

  • Le boîtier propose un seul DVD sans Bonus. Sur le DVD, on trouve la version allongée à 197’ (on peut toutefois regretter que ne soit pas proposée – aussi - la version de 1979).
  • Sur l’édition Collector, un second DVD offre un extrait de la Conférence de Presse de 1979 ; la Conférence de Presse de 2001 à Cannes ; une interview de Claude Berri (distributeur du film en 1979) et une scène commentée par F.F. Coppola : la destruction du camp de Kurtz). Le tout en VOST.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    La jaquette propose une très belle composition : au-dessus d’une rivière qui sinue, un soleil d’aube cruelle est traversé par un essaim d’hélicoptères volant vers l’Horreur. Le thème de la Fin et de l’Apocalypse à venir est ainsi symboliquement illustré.



    La sérigraphie

    L’image de la sérigraphie reprend les mêmes couleurs rouge et brune. De qualité, elle est surchargée d’un texte en anglais sous le rond central. Les parties écrites – nombreuses – sont, d’ailleurs, assez bien réparties sur le disque. On peut constater qu’elle reprend la partie supérieure de la jaquette, mais en la stylisant, jusqu’à ne plus être que tache de couleurs.


    Note Finale : (17/20)

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