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DVD A LA LOUPE


LE CONVOYEUR

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Le convoyeur DVD sorti le 03/11/2004


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : StudioCanal
Distributeur :
Universal Pictures Video

Date de sortie en salle: 14 avril 2004
Nombre d'entrées : 220 000 env.

Durée du film: 1 h 35min

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Nombre de visites :
1906


   

Le Film : 9.5/10

Résumé : Petite société de transport de fonds, la compagnie Vigilante est en pleine crise, victime de trois violents braquages dans l'année qui n'ont laissé aucun survivant. C'est dans ce contexte difficile qu'un homme, Alexandre Demarre, se présente un matin au centre-fort de Vigilante pour entamer sa première journée de travail. Chômeur, flic, braqueur... Qui est cet individu et que cherche-t-il ?

Avis :  Nicolas Boukhrief est un ancien rédacteur du magazine Starfix. Il est par conséquent un vieux pote à Christophe Gans, notre Tarantino national et tout comme lui, ce journaliste critique spécialisé, fan de cinéma de genre notamment fantastique a décidé, après quelques tentatives plus ou moins réussies en temps que scénariste, de se lancer dans la réalisation et sa première est ce fameux « Convoyeur » dont nous allons parler maintenant Un chose peut sauter aux yeux lors des premières minutes de visionnage de ce film : nous sommes loin des clinquants hommages qu’a su faire Gans avec ses deux premiers longs métrages. « Le convoyeur » n’est pas un hommage au western, au Wu Xia Pan, au genre fantastique. Je dirai qu’il s’inscrit plutôt dans une sorte de relecture des polars urbains des années 70 et ce sur plusieurs raisons.

« Le convoyeur » s’inscrit tout d’abord dans un contexte social difficile et tendu, phénomène marquant de cette période dorée du cinoche français. Aucune œuvre (ou série TV pseudo réaliste) ne s’était attardé sur le métier de convoyeur pourtant bien dangereux et sous payé au regard des risques et des responsabilités encourus au quotidien par ces gens. Autant le cinéma mondial a pu s’amuser à les dézinguer pour le plaisir du frisson, autant nous n’avons jamais vu d’œuvre qui s’intéressait à eux et rien qu’à eux, une histoire qui se penche sur leur sort et leur condition de travail. A chaque fois, leur sort nous est indifférent et ils ne sont au final que des pantins, des faire valoir pour une scène. (La dernière en date : « Spider-Man 3 »). Mais l’erreur est corrigée avec Boukhrief un tableau (plutôt glauque) de leur boulot. ‘1000€ par mois, 1 000 000€ dans chaque sac’ disait l’affiche. C’est vrai que ce film nous ouvre les yeux sur une profession méconnue, les risques courus par ces pauvres types, qui ont choisi ce boulot un peu comme on devient éboueur ou caissier à Champion, c'est-à-dire par la force des choses. C’est cette constatation qui est le postulat de tout le film.
A partir de là, Boukhrief dresse un tableau noir de ces gens d’un peu tous les bords, travaillant pour une société déclinante prête à être rachetée par un grand groupe américain. L’ambiance est tendue, les gens y traînent un spleen mélancoliforme et entre braquage foiré ou foireux, prises de bec entre eux, l’arrivée d’un type bizarre va finir de mettre le feu aux poudres. Ce mystérieux arrivant, c’est Albert Dupontel qui ne semble pas avoir besoin de ce boulot pour vivre mais qui semble y tenir comme pour exorciser de vieux démons intérieurs. Vous comprenez donc que la tension va devenir croissante, que les interrogations concernant sa venue (est il un espion des racheteurs, un flic en planque, un complice des braqueurs…) et des pertes successives (braquages, suicides) provoque un climat d’angoisse sourde et malveillante.
Le réalisateur n’a pas voulu de sensationnalisme dans son scénario, il n’a pas voulu ni faire vibrer par une action choc ni faire pleurer dans les chaumières. Fonctionnant quasiment en huis clos, les ficelles du scénar sont simples sans être simplistes, tout comme les personnages qui traversent l’histoire et ce qui renforce l’impact émotionnel et visuel de son film. La violence par exemple est extrêmement sèche, sans aucune fioriture misenscénique. Elle est même d’ailleurs plutôt rare. Et une fois de plus, le réalisateur essaye de la balayer dans son ensemble : petits braquages par des voyaus de cité, grand braquage professionnel et impitoyable, violence psychologique avec racisme exacerbé (Berléand hurlant Charles Martel avant d’exploser la gueule d’un jeune beur à coup de fusil à pompe), solitude immense (les personnages se croisent sans jamais se rencontrer réellement…la devise personne n’est irremplaçable prend ici toute sa splendeur…cf Dupontel et Atika), peur de l’autre et préjugés, envie d’en finir (plusieurs personnages se révèlent, à des degrés divers et des raisons différentes suicidaires). Toute cette violence est tellement présente qu’elle s’inclut dans la narration et se trouve ainsi en être la prolongation et la finalité même de l’œuvre. J’aime beaucoup comparé ce film à l’œuvre de Florent-Emilio Siri par le côté sec de « Nid de guêpes » et l’âpre réalité sociale de « Cinq minutes de silence ».

L’autre point qui relie cet excellent film aux polars seventies, c’est l’esthétique. Par ses teintes délavées, la photographie est froide, glaciale même ce qui ne met pas du tout en valeur l’environnement et les personnages. Presque bilalien, les décors sont glauques, ils donnent l’impression d’une décrépitude généralisée. Les personnages apparaissent pâles, maladifs et seul le sang arrive un petit peu à trancher avec cette ambiance grisâtre. La musique, tellement discrète mais pourtant ô combien présente finit de créer cette ambiance sourde. Comme disait Renaud dans « Les aventures de Gérard Lambert » : ‘ça sent la peur, ça pue la mort’, je rajouterai que ça crie le désarroi d’un monde hostile et malveillant.
Enfin, ce film est à l’image de ses prédécesseurs made in soixante dix grâce à un casting purement et simplement incroyable. Albert Dupontel est une fois de plus épatant dans un rôle tragique. Son rôle d’Alexandre, psychologiquement torturé lui va comme un gant et son physique, ici époustouflant n’est pas étranger aux doutes qu’il provoque au sein de la petite communauté des convoyeurs de fond de la société Vaillante. Cette équipe, comme dans les réalisations 70’s qui aimaient prendre à contre-pied les clichés des acteurs, est constituée pour une bonne part d’acteurs comiques. Dupontel en est un exemple et on retrouve à ses côtés sa vieille comparses de toutes ses mises en scènes, Claude Perron qui lui tenait la manche dans « Bernie », « Le créateur » et « Enfermé dehors ». Elle est aussi sensationnelle en fausse gouine secrètement amoureuse d’Alexandre. Seul personnage féminin de la bande, elle est aussi celui qui est le plus posé. Puis comment ne pas parler de Jean Dujardin qui inaugurait ici, bien avant « Contre enquête », le film sérieux. Il joue là le gai luron de la bande, celui qui parle avec tout le monde, qui egaye un peu le tout mais qui au final se révèle peut être, bien plus que Berléand, le personnage le plus sombre. Et puis il y a l’excellent Berléand, une fois de plus formidable en vieux bourru grande gueule, celui qui fout toujours la merde dans une équipe, celui qui est dés fois tellement con qu’il en devient plus que téméraire. On notera enfin la présence d’Aura Atika, en femme de chambre esseulée et Julien Boisselier déjà entre aperçu dans « Les portes de la gloire », autre film plus ou moins social, belge cette fois.

« Le convoyeur » est donc un grand film, un peu en marge de ce qui se fait actuellement (polar technologiques…). Dans l’esprit, on est quand même bien plus proche d’un « Nid de guêpes » que d’un « Die Hard » tant par sa sècheresse que par son âpreté, Ce film se rapprochant quand même plus d’un « 36 quai des orfèvres » dans sa réalisation et son utilisation d’un casting de fortes têtes. Il est à la fois un film d’auteur par son côté social, sa description psychologique des personnages et de la misère humaine mais il n’oublie pas non plus d’être un film de genre, un pur film d’action et se retrouve donc à la croisée des deux comme un des plus beaux emblème de ce que sait faire le cinéma français. Cette action, est sous tendue sur toutes la longueur du film et quand elle éclate réellement, elle en devient insupportable. Pour vous donner un ordre d’idée, sans être vraiment ressemblant, je comparerai volontiers ce film à de qu’à pu faire Melville a sa grande époque avec « Le samouraï » ou encore « Le cercle rouge ». « Le convoyeur » est donc pour moi du très grand polar à la française, un de plus que les américains ne vont pas tarder à plagier…..Grrrrrrrrrrrrr !!!


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format Video : 16/9 – Ratio : 2.35 : 1

Avis : Le master est immaculé et la compression plus qu’honorable. Ne vous attendez cependant pas à une explosion des couleurs. Les teintes sont froides, presque métalliques, ce qui est la pure transcription de la photo du film et illustre le très bon travail opéré par les gens de Studio Canal


Le Son : 3/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en français, 5.1 DTS en français– Sous titres :français pour sourds et malentendants Une pure merveille. Les ambiances sont distillées avec bonheur sur les 5 enceintes et le fond musical dont je parlais dans ma critique est la source de basses diaboliquement rondes est le responsable de l’ambiance sourde et inquiétante du film. N’hésitez pas à opter pour la version DTS encore bien plus précise. <

Avis : Une pure merveille. Les ambiances sont distillées avec bonheur sur les 5 enceintes et le fond musical dont je parlais dans ma critique est la source de basses diaboliquement rondes est le responsable de l’ambiance sourde et inquiétante du film. N’hésitez pas à opter pour la version DTS encore bien plus précise.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Les menus sont 16/9 et sonorisés par la B.O.F du film Ils voient le défilement de courtes scènes du film. La lisibilité est excellente avec ces titres inscrits dans la partie inférieure droite et on appréciera les excellentes transitions, à base d’extraits du film elles aussi.


Les bonus :

  • Making of de 25’ plutôt axé sur tout ce qui tourne autour du réalisateur et des acteurs
  • ’l’expo photo de Xavier Lambours’ est en fait un diaporama musical
  • Quelques projets d’affiche
  • Quelques bandes annonces dont celle du film
  • Les sempiternelles filmographies
  • 5 extraits sonores du nouvel album de Nicolas Baby, le compositeur de la B.O.F
  • On notera enfin un montage de démonstration du film qui servit lors de la promotion du film
  • Un livret aux pages dont le recto est a l’effigie de billets de banque et au recto contenant des photos avec citation en anglais, ceci ayant certainement servi à l’exploitation du film aux USA si elle a eu lieu
  • Sans avoir à rougir, cette édition, nullement mentionnée comme collector aurait cependant mérité des interventions plus directes d’un réalisateur qui comme le prouve son second film « Cortex » va certainement faire encore parler de lui par la suite.


    Les Visuels : 0/1



    La pochette / Le packaging

    Boitier amaray bleu foncé qui contient une jaquette métallisée du plus bel effet reprenant l’affiche cinéma du film. Qu’aurait donné le packaging si l’éditeur avait opté pour un boîtier métal !



    La sérigraphie

    La sérigraphie pêche par une qualité d’impression discutable. Dommage car elle illustre Dupontel, arme en joue et elle est bien construite avec le titre dans la partie inférieure et les logos situés en dessous dans une taille qu’on aimerait voir sur toutes les galettes.

    [ Voir le Top Sérigraphie pour ce DVD ]


    Note Finale : (17.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 25/01/2008 à 18:50 par ninnin4 : Tu as toout à fait raison...honte à moi. Merci de m'avoir corrigé
    - le 25/01/2008 à 13:45 par ricobono : Critique intéressante mais une regrettable erreur s'y est glissée. En effet, "Le convoyeur" n'est pas le premier film de Nicolas Boukrhief mais le troisième. Il avait réalisé deux longs métrages avant celui-ci: "Va mourire" en 1995 et "Le plaisir et ses petits tracas" en 1998. Voilà, c'était juste histoire de rendre justice à ce réalisateur français plutôt talentueux.

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