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DVD A LA LOUPE


SUEURS FROIDES - LA COLLECTION HITCHCOCK

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Sueurs froides - La collection Hitchcock DVD sorti le 04/03/2003


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Editeur : Universal Pictures Video
Distributeur :
Universal Pictures Video

Date de sortie en salle : 1958
Durée du film : 2 h 05 min.

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Nombre de visites :
2734


   

Le Film : 9.5/10

Résumé :  John "Scottie" Ferguson souffre de vertige depuis la disparition de l'un de ses hommes. Impuissant, il n'a pu éviter sa chute mortelle lors d'une poursuite sur les toits de San Francisco. Depuis Scottie culpabilise et déprime, désœuvré. Son vieil ami Gavin Elster l'engage pour suivre sa ravissante épouse aux tendances suicidaires. Scottie bascule alors aux frontières du rêve et du cauchemar morbide.

Avis : Adapté par Samuel Taylor du roman "D'entre les morts" de Boileau-Narcejac, "Sueurs froides" est aujourd'hui reconnu comme un des chefs d'œuvre du cinéma, une pièce majeure dans la filmographie d'Alfred Hitchcock. Et pourtant ce film avait été boudé lors de sa sortie par la critique et n'a connu à l'époque qu'un succès mitigé, largement rattrapé lors des sorties ultérieures dans les années 80. Il a fait l'objet en 1996 d'une restauration complète, et c'est cette version qui a été utilisée pour l'édition en Dvd.

S'il est habituellement classé parmi les thrillers policiers, ce film présente en fait de nombreuses facettes, avec, se superposant à la quête de la vérité, une histoire d'amour assez forte et un drame psychologique analysant les troubles du personnage de Scottie. On y retrouve aussi tous les ingrédients qui jalonnent les différentes réalisations de Sir Alfred, la femme blonde remplie de mystère, l'énigme à résoudre sur fond de danger qui est la source du suspense générant l'accroche du spectateur, la dualité des personnages, les manipulations machiavéliques et bien sûr, la mort. L'ambiance du film est marqué par le caractère obsessionnel des vertiges dont souffre Scottie, avec des effets visuels les rappelant sans cesse à travers des formes en spirale, comme les escaliers en colimaçon, les chignons dont se coiffent les héroïnes, et les tourbillons. Hitchcock utilise également des techniques de prise de vue originales, ayant mis au point à cette occasion le travelling compensé, consistant pour la caméra en un zoom avant combiné à un travelling arrière, donnant justement un effet de vertige.

Scottie est joué par James Stewart, lors de sa quatrième et dernière collaboration avec Hitchcock. L'acteur est au sommet de son art, dans un rôle des plus difficiles car il s'agit de rendre compte de toute la complexité psychologique d'un homme diminué, tombé follement amoureux d'une morte, sujet non seulement au vertige mais aussi aux hallucinations, et bien loin des personnages que l'acteur avait précédemment interprétés dans des comédies ou des westerns. Kim Novak lui donne la réplique, d'abord dans le rôle de la blonde Madeleine Elster dont il ne pourra, à cause de son handicap, empêcher le suicide, puis dans celui de la rousse Judy Barton, une des énigmes du film étant de savoir si ces deux femmes sont en fait, ou non, la même personne. Mais alors que le spectateur aura la réponse assez rapidement, Scottie n'apprendra la vérité que dans les dernières minutes, l'intérêt du spectateur étant alors de se demander comment il parviendra à la découvrir. Kim Novak est parfaite dans son jeu favorisant le mystère, symbolisant une beauté fatale tantôt émouvante, tantôt glaçante avec des scènes empreintes de beaucoup de poésie comme lorsque Judy apparaît aux yeux de Scottie dans la lumière verte des néons, celui-ci ne voyant alors dans cette jeune femme que Madeleine. Kim Novak, malgré une certaine opposition avec le réalisateur pendant le tournage, tient largement son rang parmi les blondes interprètes d'Hitchcock, aux côtés de Grace Kelly, Eva Marie Saint ou Tippi Hedren. Le reste du casting est éclipsé par les deux personnages principaux, mais on citera néanmoins Tom Helmore (Gavin Elster, le mari de Madeleine qui s'inquiète de ses tendances suicidaires), et Barbara Bel Geddes (Midge, la confidente de Scottie).

"Sueurs froides" a non seulement marqué l'histoire du cinéma par ses qualités propres, mais aussi parce qu'il a servi d'inspiration à de nombreuses oeuvres ultérieures de cinéastes comme David Lynch, Brian de Palma ou Martin Scorsese. Il n'est pas rare non plus de voir des scènes de ce film apparaître dans d'autres métrages quand un personnage y regarde la télévision. L'édition Dvd, de grande qualité, surtout comparée au film "Les Oiseaux" qui, dans la même collection, est présenté en pan&scan, permettra à chacun de visionner dans d'excellentes conditions cette œuvre incontournable, qui peut quelquefois paraître avoir vieilli, mais qui est en fait représentative des rapports hommes/femmes il y a maintenant une cinquantaine d'années.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : La restauration effectuée sur ce film a redonné à l'image toute sa splendeur, avec des couleurs vives et soutenues (en particulier le vert cher à Hitchcock, et le rouge) et de beaux contrastes. Le master a été soigneusement nettoyé et ne présente pratiquement aucun défaut de pellicule, la définition est excellente malgré un peu de grain dans les scènes sombres, et la compression a été réalisée avec soin. Sur le plan artistique, on retrouve l'art du maître derrière la caméra, avec des angles de vue variés, de nombreux jeux de réflexion d'image et des jeux de lumières changeantes. On notera aussi la scène du cauchemar de Scottie où des animations complètent des images psychédéliques.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en Anglais, Mono en Français, Italien, Espagnol, Stéréo en Allemand - Sous-titres : Français, Anglais, Portugais, Danois, Finlandais…

Avis : La VF mono ne peut pas se mesurer avec la VO, remasterisée avec beaucoup de soin en 5.1, donnant du volume à la musique sans ajouter d'effets artificiels. Ce travail sur la musique a d'autant plus d'intérêt que les partitions de Bernard Herrmann (certains morceaux sont inspirés par le "Tristan et Iseult" de Wagner) sont d'une grande qualité et accompagnent avec un rare bonheur les différentes phases du film, la musique étant presque partie prenante du scénario pendant les séquences où les dialogues sont rares, comme lorsque Scottie prend Madeleine en filature. Pour revenir à la VF, en plus de sa platitude, on regrettera quelques distorsions ou grésillements peu agréables.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Le film se lance directement à l'insertion du disque, les menus devant être appelés à la télécommande. Ceux-ci sont très décevants, étant fixes, muets, au format 4/3, au graphisme indigent, et, pour couronner le tout, seulement en anglais. On peut changer de piste audio et mettre ou retirer les sous-titres à la volée. Le film est très finement découpé en 35 chapitres.


Les bonus :

Un effort notable pour éclairer un film vieux de près de 50 ans.

  • Obsessed by Vertigo : documentaire en 4/3 VOst de 29 minutes, chapitré, et consacré à la restauration du film. On voit des extraits du film avant et après la restauration, mettant en évidence le travail effectué pour redonner de l'éclat aux couleurs. En parallèle à cette restauration, on a aussi des informations sur la préparation et le tournage, avec interviews, images du story-board, et extraits du film. A partir du menu chapitrage de ce documentaire, on peut accéder à une fin alternative un peu plus complète que celle finalement retenue (chapitre14), et à une série d'images du story-board (chapitre 15).
  • Commentaires par le producteur Herbert Coleman, et par Robert Harris et James Katz, de l'équipe de restauration du film. Les propos, assez denses et intéressants, ne sont malheureusement pas sous-titrés ce qui réduit leur accessibilité à tous.
  • Notes de production. Dix pages en anglais, au format 4/3 donnant des informations presque toutes redondantes avec ce que l'on a appris dans le documentaire précédent.
  • Biographies et filmographies des cinq acteurs principaux et du réalisateur, le tout en anglais, chacun ayant droit à environ une demi-douzaine de pages de texte.
  • Deux bandes annonce du film en 4/3 VOst.

  • Les Visuels : 0/1



    La pochette / Le packaging

    Boîtier amaray gris, avec un visuel qui se centre plus sur la collection Hitchcock que sur le film lui-même, la partie illustrant celui-ci représentant moins du quart de la surface. Un feuillet 4 pages est inclus avec quelques notes de production, mais sans la liste des chapitres.



    La sérigraphie

    Deux demi-cercles l'un gris et l'autre noir, sans aucune illustration et un titre bien moins lisible que les textes et logos divers. Cet ensemble tristounet fait néanmoins l'objet d'une impression très fine, incluant le rond central.


    Note Finale : (16/20)

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