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Interview de Jérôme Wybon - Profession : Making-Of Maker

10 Décembre 2002 - 0h00



Voici une longue interview du journaliste Jérome Wybon. Il est très actif depuis de nombreuses années dans le monde du Home-Cinéma. Journaliste de magazines spécialisés et "Making of Maker" il répond pour nous à quelques questions :


1/ Bonjour, peux tu te présenter aux dvdpascheriens en nous racontant ton parcours de ces 7  dernières années dans le monde du Home-Cinéma ? 

J'ai commencé aux Années Laser vers 1995-1996 à l'époque du Laserdisc où je faisais des articles et des news sur le support. Le marché était tout autre à l'époque, et les bonus ne concernaient peu ou pas les éditions laserdisc françaises, il fallait se tourner vers les laserdisc NTSC hors de prix de Criterion ou les Box Disney pour avoir de vrais suppléments sur les films. 
J'ai ensuite travaillé pour Starfix, nouvelle génération, sur la rubrique DVD du début du magazine jusqu'à sa mort.
J'ai également écrit pour un magazine qui n'a malheureusement pas duré au-delà de trois numéros et qui s'appelait Zone 2, il y a deux ans. C'était, à mon avis, le meilleur magazine sur le DVD avec des chroniques fouillés des DVD et surtout leur contenu, leurs suppléments.

Aujourd'hui, j'écris pour DVD Vision (les news au début du magazine), de temps en temps pour Home Cine DVD pour des articles spécifiques et des interviews, et je m'occupe de la rubrique DVD du magazine Episode, sur les séries TV.

Toutes ces activités de presse écrite se faisaient en parallèle de mon travail à la télévision où je participais à la production de l'émission Destination Séries sur Canal Jimmy avec Alain Carrazé (de 1998 à 2000), avant de rejoindre l'équipe du Bazar de Ciné-Cinémas pour une saison (2000-2001), pour la rubrique des chroniques DVD.

2/ Qu'est ce qui t'a poussé vers la création de Making of et comment s'est présentée cette opportunité ? 

J'aimais beaucoup parlé dans mes articles des bonus et des documentaires qu'on trouve sur les DVD, qui pouvaient, selon leur qualité, être déclencheur d'achat ou non à mon sens. Mais à force d'en parler et de les regarder, j'avais très envie de franchir le pas et j'ai contacté Studio Canal qui possédait les droits de plusieurs films de Belmondo pour le demander ce qu'ils avaient prévu de faire en matière de bonus et leur soumettre quelques idées. 
J'avais déjà travaillé quelques années auparavant sur l'édition Laserdisc d'Il était une fois en Amérique en écrivant des notes de production et en retrouvant quelques photos de tournage inédites, pour un livret, mais cela s'était arrêter là. 

Studio Canal fut partant et je me suis retrouvé en studio d'enregistrement à côté de Philippe De Broca pour le commentaire audio du film Le Magnifique. Ce fut une expérience passionnante, car je suis un grand fan du film et que De Broca fut formidable, évitant la langue de bois. 
J'ai ensuite enchaîné sur L'incorrigible toujours avec De Broca, Le Marginal avec Jacques Deray, trois films de Lautner (Joyeuses pâques, Le Guignolo, Flic ou Voyou), L'As des As, L'Alpagueur avec une interview de Philippe Labro, Hold-Up avec Arcady, et Cartouche. 

Si ces films étaient parfois inégaux de par leurs qualités artistiques, les rencontres avec leur réalisateur fut à chaque fois enrichissante. Jacques Deray qui est un vrai gentleman avait préparé son commentaire audio pour Le Marginal et cet homme qui ne parle pas beaucoup en interview d'habitude, fut passionnant à écouter. 
J'ai pu interviewer Gérard Oury et Danièle Thompson pour L'As des As et nous en avons profiter pour mettre en boite les anecdotes sur La Grande Vadrouille et Le Corniaud, que Studio Canal a ensuite utilisée pour les éditions DVD qui viennent de sortir. 

A cet époque, je faisais plus le journaliste que le réalisateur complet d'un documentaire ou d'une interview. Les budgets n'étaient pas extensibles car les ventes n'étaient pas aussi importantes que maintenant. Le marché s'est métamorphosé depuis quelques années .

3/ Quelles sont tes réalisations ? 

En fait de réalisations, il faut distinguer plusieurs activités. Je peux être simple journaliste sans m'occuper du reste des bonus ou du montage, concevoir un documentaire de A à Z ou être consultant pour trouver des bonus déjà existants comme c'est le cas pour TF1 Vidéo. 

Un peu après les Belmondo, Alain Carrazé fut contacté par TF1 Vidéo qui venait d'acquérir les droits DVD de plusieurs séries anglaises, à commencer par Le Prisonnier. 
TF1 Vidéo voulait bien faire les choses avec des bonus originaux, les épisodes dans l'ordre, etc…,
Nous sommes devenus consultants sur leurs séries TV à sortir en DVD (Amicalement vôtre, Cosmos 1999, UFO, Thunderbirds, Destination Danger, Le Saint, Departement S et Les Champions)
En travaillant sur ces séries, pour la plupart cultes, nous avons pu retrouver des images inédites du tournage d'Amicalement Vôtre, l'épilogue inédit de Cosmos 1999 et montrer les produits dérivées de toutes ces séries, alors que les éditions DVD anglaises de ces mêmes séries ne contenaient parfois que quelques maigres bonus voire aucun.
C'est un travail passionnant de recherche de par le monde, et nous sommes bien aidés par des collectionneurs étrangers et des amis spécialistes en tel ou tel série. 
TF1 Vidéo soutient également beaucoup ces sorties avec des packagins soignés, des épisodes remasterisés, et des VO sous-titrés français souvent inédites en France (Cosmos 1999 , Amicalement vôtre)

Parallèlement à ce travail régulier sur les séries TV, j'ai collaborer aux bonus de Fantomas pour Gaumont, avec de nombreuses interviews et surtout l'immersion pendant plusieurs jours dans les archives de la Gaumont à la recherche de photos de tournage. C'est cette partie de recherche que je préfère car j'ai pu voir près de 1000 photos souvent inédites pour chacun des trois films. Nous en avons retenu une centaine qui ont servi aux documentaires et galeries de photos qui se trouvent sur les DVD. 

J'ai fait également Hibernatus pour Gaumont avec un petit documentaire incluant le réalisateur Edouard Molinaro et l'acteur Bernard Alane qui joue l'hiberné. A la différence de Fantomas où plusieurs personnes ont refusé d'aborder les différents entre De Funès et Jean Marais sur le tournage, Molinaro s'est montré très franc dans ses rapports houleux avec De Funès, ce qui a grandement enrichi le propos du documentaire.

Pour Johnny Got his Gun, le film de Dalton Trumbo, pour Film Office, personne n'était disponible, Trumbo était mort depuis longtemps et aucune interview d'archives n'existait. 
Un ami m'alors parlé de Pierre Rissient qui était un ami intime de Trumbo, et qui avait été l'attaché de presse du film lors de sa présentation du film à Cannes. Comme en plus, Pierre Rissient avait beaucoup fait dans les années 60 pour la réhabilitation des Dix d'hollywood (victimes du McCarthysme), il était l'homme de la situation. 
Nous l'avons donc interviewer pour situer l'importance du film dans l'histoire du cinéma, qui était Trumbo, qui étaient les dix d'Hollywood, accompagné par des photos très rares de Dalton Trumbo sur le tournage. 

4/ Comment abordes tu un making Of ? Quelles sont pour les piliers d'un bon making of ?

Lorsqu'on prépare un Making of, je pense qu'il faut essayer de lire un maximum de choses sur le film, des interviews, des biographies, des critiques pour avoir des directions vers lesquelles aller et un axe de récit. 

Pour Les Spécialistes de Patrice Leconte, je voulais qu'en plus de la production proprement dite du film (cascades, poursuites, acteurs), on se rende bien compte du pari insensé de Patrice Leconte, qui n'était alors qu'un metteur en scène de comédie et aussi du fait que le cinéma d'action était alors aux mains des Belmondo & Delon en 1985. Je voulais que l'on se représente bien les circonstances de la sortie du film. Je voulais enfin faire le lien avec Une Chance sur deux du même Patrice Leconte, plus de dix ans après.

La disponibilité de Patrice Leconte, de Christian Fechner le producteur, qui nous a prêté les rushes de tournage a permis, je crois, au final de faire un documentaire riche et rythmé, même si j'aurais aimé avoir Lanvin et Giraudeau en interview.

5/ Comment se passe l'avant projet d'un making of ? Tu réalises celui-ci et tu le proposes aux éditeurs ou est-ce l'inverse, les éditeurs te contactent avec des projets précis ?

En fait, depuis quelques mois je travaille avec David Dessites et sa société Dreamlight. David a réalisé les Making of de Belphégor, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre, Les Morsures de l'Aube et travaille actuellement sur Monsieur N. d'Antoine de Caunes. Il suit la production de ces nouveaux films de A à Z, de la préparation à la postproduction. Il s'occupe de ce que nous appelons entre nous les films frais. Tandis que je m'occupe des films plus anciens. 
Nous nous sommes associés lorsque Disney m'a contacté pour travailler sur Princesse Mononoke. Disney France avait les droits du Making of de 6h40 du film, édité au Japon en Laserdisc et en DVD. Bien que passionnant, le Making of est d'une lenteur abyssale et surtout peu adapté au public occidental. De plus, c'est à la base une émission de télévision avec une voix off très explicative, voire infantile, diffusée avant la sortie du film. 

Or, sur un DVD, les personnes qui regardent les bonus, connaissent déjà le film et font la démarche active de regarder un Making of, contre la démarche passive qui consiste à regarder une émission de télévision. 

Donc, nous avons dû remonter ce documentaire pour en faire une version internationale. Pour vous donner un exemple de ce qui a été coupé, il y avait toute une partie sur le doublage en japonais qui prenait bien 75 minutes dans le documentaire. Nous l'avons réduit tout en gardant la manière dont ce font les doublages au Japon, à la différence des doublages occidentaux. 

6/ Est-ce toi qui essaie de réunir les intervenants d'un film pour réaliser ton maling of ? Généralement cela se passe t-il facilement, tout le monde est coopératif ou y a-t-il de nombreux réfractaires au Making of ?

Car le problème n'est pas tant d'avoir beaucoup d'intervenants pour les interviews, mais d'avoir des intervenants qui ont des choses à dire.
Je lis souvent dans des critiques sur les bonus : pourquoi ne pas avoir interrogé un tel ou un tel ?, pourquoi n'y a-t-il pas d'images de tournage ?

Il faut bien comprendre que l'on rencontre de nombreux refus d'interviews pour ces documentaires, soit la personne ne veut pas parler du passé pour diverses raisons souvent justifiées, soit elle n'est pas disponible lorsque vous êtes vous-mêmes en production, soit la plupart des participants à l'aventure d'un film sont morts.

7/ Les éditeurs ont ils un droit de regard sur le contenu du Making of ou es-tu totalement libre ?

L'éditeur a toujours le dernier mot ce qui paraît logique, c'est son produit, son film qui sort en DVD. Mais nous allons tous dans le même sens. Il peut y avoir des modifications dans le montage concernant une phrase ou un extrait mais cela me paraît normal. La plupart du temps, les modifications proviennent d'un problème de droits, concernant l'utilisation d'une musique, d'une photo… 

8/ Quels sont tes projets en cours ?

Nous venons de finir avec Dreamlight un documentaire de 26 minutes sur Farinelli qui sera sur le DVD qui sort en janvier chez Opening. Nous travaillons également avec Opening sur plusieurs films de Claude Zidi, Francis Veber et Bernardo Bertolucci à venir en 2003. Mais rien n'est encore décidé. 
Nous avons également des documentaires en préparation, en interne avec David Dessites.

9/ Enfin dernière question : en tant que créateur de contenu de DVD, que penses-tu aujourd'hui de la ligne édoriale des éditeurs qui réalisent plusieurs éditions DVD (parfois 4) d'un même titre ? De manière générale que penses-tu de l'axe dans lequel se dirige l'édition DVD ?

Je n'ai rien contre les rééditions si elles apportent des choses inédites. On retrouve tous les jours des images d'archives, des scènes coupées qu'on croyait disparues à jamais. Donc je suis le premier à vouloir les découvrir en DVD. Je trouve également que la démarche de Warner de sortir un DVD exclusivement consacré aux bonus de Matrix était une bonne idée (aux Etats-Unis et en Europe), dommage seulement qu'en France, il soit sorti uniquement avec le film. 
Je sais que des images inédites d'Halloween ont été récemment découvertes et vont faire l'objet d'une nouvelle édition DVD. Même si je regrette de devoir à nouveau acheter le film, je suis client. Comme pour la plupart des Director's Cut (Legend, Blade Runner) qui sortent. 

Par contre, L'Ultimate du Pacte des loups me semble un simple coup marketing, d'autant plus que le film La Bête du Gévaudan issue du Tribunal de l'impossible et qui est le seul vrai bonus de cette édition, sort également à l'unité chez un autre éditeur. Donc l'intérêt est bine mince pour ce collector, un an après une édition limitée.

11/ Une petite dernière pour la route : Quel est le film que tu attends le plus en DVD ? 

Les éditions spéciales de Retour vers le futur (en Zone 1) avec ces bonus inédits par rapport à la Zone 2 et Il était une fois en Amérique.

 
Si vous voulez envoyer un message à Jérôme Wybon, écrivez à [email protected] nous ferons passer les messages.

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