Un grand moustachu accoste une jolie blonde dans un bar. La discussion s'engage. "Est-ce là une boîte de tabac à priser?" demande le dragueur suédois, très poli, en désignant la boîte métallique de taille appréciable que la jeune femme tient en mains. " Je vous l'emprunte". Deux secondes plus tard, la boîte est intégralement introduite dans sa bouche, performance improbable qui provoque aussitôt chez son auteur une certaine fierté, et chez la blonde une certaine hilarité. Le cinéma de Josef Fares vaut de même par son improbabilité. Il nous conte dans Cops les tribulations de quatre zozos en uniforme chargés de préserver une paisible bourgade d'une criminalité qui ne la menace aucunement. Comme les autorités supérieures menacent, elles, de fermer le commissariat local, les zélés policiers décident de faire grimper eux-mêmes les chiffres de la délinquance: une poubelle est attaquée, puis le vol d'un sachet de saucisses organisé etc... Voilà, çà n'est pas bien méchant. Comparé à Taxi, Cops est un chef d'oeuvre. Comparé à une bonne grosse comédie américaine, c'est légèrement mieux.
|