Love Serenade marque les débuts dans le long métrage d'une réalisatrice australienne surprenante. Shirley Barrett traite ici de l'insatisfaction des femmes et de la suffisance des hommes dans une petite ville désolée dont on ne verra pas grand chose. Il ne semble pas que l'horizon soit beaucoup plus large que celui des deux soeurs, personnages principaux de cette comédie où règnent le dérisoire et l'humour noir. Un grand soin apporté aux cadrages, la musique de Barry White qui a marqué les années 1970, une mise à distance et un décalage pratiqués par la mise en scène confèrent au film son originalité, sans pour autant que l'on se désintéresse des personnages. Aucun excès de paroles, tout est signifié par les détails, les creux de la vie, le non-dit d'êtres secrets qui n'en sont pas moins habités par la passion. Dans la morne vie des deux soeurs célibataires, l'irruption d'une vedette de la radio qui fait figure de séducteur constitue le poisson qu'il ne faut pas laisser échapper. Sans doute un peu trop étiré dans sa narration, Love Serenade est en tout cas la preuve d'une originalité qu'il serait dommage de rater.
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