Avec "La furie des vampires", l'acteur fétiche du cinéma fantastique espagnol Paul Naschy reprend pour la quatrième fois son rôle préféré de Waldemar Daninsky, le loup-garou. Ici, le script met en scène deux étudiantes cherchant à localiser le tombeau d'une célèbre prêtresse satanique et vampire, afin d'étayer une thèse pour leurs examens. Elles seront aider dans leur quête par l'homme-loup, lui aussi à la recherche de cette tombe, mais pour d'autres raisons. Au travers de cette intrigue, l'auteur permet surtout au personnage interprété par Paul Naschy de se mettre en avant, avec une prestation inquiétante et inspirée mais aussi de proposer un affrontement entre loup-garou et vampires, largement avant "Underworld", tout en respectant une atmosphère plus que brumeuse et sombre, presque gothique, directement héritée des oeuvres de la "Hammer" et parfaitement retranscrite. Mais le film se permet également quelques incursions dans le sanglant, avec des séquences presque gore, et dans un érotisme très léger ( mais nous ne sommes qu'en 1971 ), sans que cela l'empêche de verser aussi dans un onirisme glacé, notamment avec les scènes impliquant les vampires, évoluant toujours dans un ralenti somptueux et efficace. L'intrigue avance de façon limpide, seulement entrecoupée de passages presque surréalistes ( le monologue du valet dans la voiture ), décalés, mais sans que cela nuise à l'ensemble du métrage. Alors bien sûr, on pourra toujours se gausser de l'aspect bien kitsch du loup-garou, aussi bien dans ses transformations plutôt sommaires que dans son graphisme limité et presque involontairement comique, mais devant tant de sincérité et une telle volonté à respecter les codes du genre pour offrir au spectateur une histoire épousant un amour du genre si flagrant et référentiel que c'est la sympathie envers ce métrage qui l'emporte aussi facilement que largement, d'autant que ce film parvient à nous offrir de très belles séquences parfaitement maîtrisées ( la résurrection du vampire, par exemple ). L'interprétation est cohérente, malgré quelques apparitions de seconds rôles mitigées et les effets spéciaux, malgré leur côté rudimentaire, font mouche ! La mise en scène du réalisateur est inspirée, mais plutôt passive et statique. Donc, cette "Furie des vampires", jamais ennuyeuse, s'avère être une bonne expérience, en souvenir d'une époque révolue et attachante !
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