Avec ce "Inseminoid", le réalisateur anglais Norman J. Warren signe certainement son oeuvre la plus connue de ce côté de l'atlantique ( en partie grâce à son édition en VHS par René Chateau dans la collection "Les classiques de l'horreur et de l'épouvante" ). Le script, présentant quelques similitudes avec "Alien", place, dans l'environnement inhospitalier d'une planète déserte et glacée, quelques chercheurs en quête d'éléments à propos d'une ancienne vie extraterrestre découverte en ce lieu. Après des premiers problèmes suite à une explosion dans une caverne, ayant rendu fou un des membres de l'expédition, c'est au tour d'une jeune femme d'être attaquée puis "possédée", tant physiquement que mentalement par la forme de vie habitant cet endroit, la poussant ainsi à s'acharner, un par un, sur ses anciens coéquipiers, dans un déferlement d'une violence destructrice souvent brutale. Si la première partie du métrage peut sembler quelque peu brouillonne et désormais kitsch ( aussi bien dans ses décors que dans le graphisme des tenues des cosmonautes ), avec une première série d'agressions bien inoffensives, dès que le personnage de Sandy subit son attaque et son insémination ( dans une séquence onirique très étrange et surréaliste ), le film s'emballe largement et gagne aussi bien en intensité qu'en violence graphique, parfois sadique ( la morsure au genou, l'écrasement du ventre de la femme enceinte ) mais également malsaine ( les aliens ont des tendances cannibales ), tout en préservant un suspense, conséquence directe de la "transformation" de Sandy, celle-ci alternant ses passages de folie meurtrière avec des moments d'une lucidité désespérée. Le réalisateur parvient ainsi à jouer avec les sentiments procurés par cette dernière, allant de la pitié ( notamment lors de la terrible séquence de l'accouchement, plus que douloureuse ) à un rejet total devant la haine aveugle l'habitant ( parvenant ainsi à minimiser de cruelle façon le rôle des aliens ), et à choquer au travers de plans gore démonstratifs mais finalement assez rares et d'une sauvagerie rare ( l'affrontement final ). La mise en scène du réalisateur est efficace, sachant se mettre en retrait pour laisser l'action se dérouler d'elle-même et utilisant parfaitement un panel de couleurs inquiétantes. L'interprétation est convaincante, surtout July Geeson qui apporte une dimension supplémentaire au personnage de Sandy et les effets spéciaux sanglants du film sont de bonne tenue, tout en restant vite aperçus. Donc, ce "Inseminoid", si l'on occulte le rythme lent de sa première partie et son aspect vaguement désuet, atteint facilement son but et se révèle prenant !
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