Ce "Elvira et le château hanté" est le second métrage ( après "Elvira, mistress of the dark" ) mettant en scène Cassandra Peterson ( alias "Elvira" ), célèbre présentatrice de shows d'horreur télévisés aux Etats-Unis. Cette fois-ci, le script explore l'univers d'Edgar Poe, ou plutôt les adaptations de cet auteur par Roger Corman dans les années soixante, avec cette jeune femme ( Elvira ) et sa bonne qui se retrouve bloquées dans un mystérieux château, lugubre à souhait et certainement hanté, dont le propriétaire croit reconnaître en elle sa défunte épouse, alors que bien entendu un lourd secret pèse sur la famille châtelaine. Et le film de mélanger allégrement "L'emmurée vivante", "La chute de la maison Usher", "Le masque de la mort rouge" dans une alchimie propice aux clins d'oeil cinéphiles assez grossiers, mais toujours respectueux. Mais bien entendu, le métrage oriente complètement son intrigue pour mettre en avant Elvira et son cabotinage incessant, qui, s'il ravira les fans de son humour décalé particulier, anachronique, tourné vers l'outrance et volant rarement au dessus de la ceinture, pourra sembler assez pénible et surtout répétitif aux autres, d'autant plus que les autres personnages se laissent entraîner dans ce tourbillon de grimaces et autres exagérations parfois limites. Mais ici, on ne s'ennuie jamais, grâce à une action toujours renouvelée, des gags, certes régulièrement éculés, omniprésents et une telle volonté de rendre hommage à ce pan de cinéma presque oublié qui finit par forcer le respect, notamment dans les somptueux décors gothiques qui affichent une conformité avec ceux de Roger Corman jusque dans le moindres détails. Ce qui fait que l'on se laisse porter par cette histoire souriante d'un bout à l'autre du métrage, gagné par la bonne humeur communicative d'Elvira qui, en plus, n'hésite pas non plus à faire de l'oeil au spectateur. L'interprétation, naturellement surjouée, sied à merveille au ton du film, avec en plus d'Elvira, un Scott Atkinson étonnant en sosie de Vincent Price. La mise en scène du réalisateur Sam Irvin est appropriée, dynamique mais n'oublie pas non plus de faire référence à son illustre prédécesseur, lors de plans déformés rappelant agréablement l'ancien temps et les quelques effets spéciaux sont volontairement et délicieusement kitsch ( la destruction du manoir ). Donc, ce "Elvira et le château hanté" reste sympathique, malgré quelques répétitions dans son humour salace, mais surtout donne furieusement envie de revoir les oeuvres qui lui servent de référence !
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