Ce "Dinocroc", de facture très classique, remplit de manière cohérente le cahier des charges de ce genre de films. En effet, le script, après un très vague alibi scientifique lié à des expériences génétiques visant à accélérer la croissance des animaux, lâche un gigantesque crocodile ( qui peut également se déplacer sur ses pattes arrières, à la manière d'un dinosaure ) dans une réserve avoisinant un lac de plaisance. Connaissant ses classiques, l'intrigue enchaîne quelques attaques qui, si elles demeurent prévisibles, parviennent toujours à faire de l'effet, avant de placer se héros face au monstre pour un final à rebondissements, quelque peu hasardeux ( la délivrance des chiens ) et peu crédible ( le train ). Mais qu'importe, le métrage arrive à tenir en haleine, grâce à une action omniprésente, ne laissant pas de répit au spectateur, à une créature au look d'un bon graphisme et à des personnages qui, malgré un côté stéréotypé évident ( l'antagonisme entre le héros et le chasseur ) et des relations rabâchées, sont plutôt sympathiques ( avec un petit gain en intensité dû à une mort assez inattendue et surprenante d'un des protagonistes principaux ). De plus, on sent d'emblée que le réalisateur cherche ici à manier un second degré assez subtil ( le générique ), sans nous imposer un humour trop "grossier" pour autant, et même les réparties douteuses du chasseur coutumier des reptiles sont empreintes d'une ironie marquée. Les séquences d'action sont rondement menées et n'hésitent pas à faire de l'oeil aux classiques du genre ( "Les dents de la mer", bien évidemment ), tout en n'apportant quasiment pas de suspense, malgré quelques tentatives infructueuses. La mise en scène du réalisateur est alerte, vive et dynamise très largement le métrage, avec une caméra en constant mouvement et des effets réussis. L'interprétation est convenable, mais la présence de Matt Borlenghi relève de l'erreur de casting, tant celui-ci ne donne aucun relief à son personnage et joue en complet décalage avec les situations. Les effets spéciaux, principalement à base de numérique, restent quand même visibles, tout en versant dans un gore fugace mais efficace ( dont une décapitation spectaculaire ). Donc, ce "Dinocroc" s'avère agréable à suivre, malgré un manque d'ambitions évident et un classicisme tenace !
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