Injustement méconnu, ce "Dead and breakfast" renoue avec la tradition du mélange horreur/humour dans la droite lignée du "Brain dead" de Peter Jackson. Le script est pourtant très simpliste, avec ces six jeunes gens en route pour un mariage, qui se perdent et atterrissent dans une petite bourgade perdue ( ce qui nous vaudra de nombreuses blagues, dont celle hilarante du concours de "lancer de vache"...) pour y passer la nuit et se retrouveront mêler à un meurtre puis à un déferlement de zombies, possédés par un esprit relevant d'une légende bouddhiste. Après une présentation des personnages drôle mais quelque peu basique et l'installation dans le Bed and breakfast, agréable détournement pour un titre du film bien trouvé, le métrage embrayera rapidement sur un terrible carnage dans une grange servant de salle de danse et de bar, véritable début de l'action sanglante et suivra par la suite la trame de "La nuit des morts-vivants", avec un huit-clos dans la maison encerclée par les cadavres ambulants. Ce pitch sera surtout prétexte à une joyeuse accumulation d'abominations, allant crescendo, mais ce sera toujours dans la bonne humeur que les différents personnages massacreront allégrement les morts-vivants lancés à leurs trousses, avec la large présence d'un humour décalé, parfois absurde mais naturellement amené qui fera très souvent mouche et se révélera de nombreuses fois irrésistible, même dans l'horrible, tout en faisant également régulièrement de l'oeil au spectateur. Le tout ponctué d'interludes musicaux tout simplement tordants et ne venant pas nuire au déroulement de l'intrigue, bien au contraire. L'action du métrage se développe à cent à l'heure, sans laisser le moindre répit au spectateur, qui se retrouve très vite scotché à cette succession de délires non-stop, qui arrive à ne jamais paraître répétitif et parvient de façon très harmonieuse à alterner ses thèmes de prédilections. La mise en scène est très vive, osant des angles de prises de vues qui, alliées à des mouvements de caméra impossibles ( l'échelle ) surprennent et aident encore le métrage à gagner en rythme. L'interprétation est convaincante, avec la présence d'un Jeremy Sisto toujours aussi impliqué et la participation de David Carradine, comptant parmi les multiples seconds rôles tordants ( la responsable des archives, l'adjoint du shérif ). Les effets spéciaux sont enthousiasmants, plus que généreux et graphiques dans le gore et les jaillissements de sang ( avec une dernière demi-heure et surtout un final bien hallucinant, presque digne de celui de "Brain dead" avec un demasticage à la tronçonneuse d'anthologie ). Donc, ce "Dead and breakfast" s'avère plus que plaisant, toujours drôle, parfois incroyablement sanglant et bougrement efficace !
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