Ce "Piranha II" remet en scène les poissions carnivores du premier film de Joe Dante, mais cette fois-ci, les monstres, toujours issus de manipulations génétiques gouvernementales ( dans le but de créer une arme indestructible ), ont la particularité d'être le résultat du croisement de plusieurs espèces, dont le poisson-volant, ce qui est censé justifier leurs exploits hors de l'eau. Le script ne cherche aucunement à s'éloigner des poncifs du genre, reprenant à son compte la thématique des "Dents de la mer", tout en la saupoudrant d'une dose d'un humour bien ringard mais réjouissant dans la présentation des seconds rôles ( la palme revenant sans hésitation au cuistot, complètement caricaturé ), au travers de personnages décalés et stupides au possible, futurs victimes des piranhas. Et cette présentation d'occuper trop de temps pour finalement lasser quelque peu, l'action prenant trop de temps avant de démarrer, avec enfin quelques attaques des bestioles, plutôt saignantes. Mais hélas les relations entre les protagonistes ( l'héroïne devra-t-elle choisir entre son ex-mari et le bellâtre de passage ? ) viendront encore perturber les débats, avant bien sûr une attaque générale des créatures, archi-prévisible mais plaisante et la destruction du danger, avec une ébauche de suspense quant à la survie des principaux personnages, qui laissera la morale sauve. Par contre, la copie présente ici comprend quelques coupes plus que malvenues, sucrant plusieurs attaques et rendant le film parfois illisible. La mise en scène est plutôt énergique, venant d'un petit nouveau à l'époque, qui a fait énormément de chemin depuis, puisqu'il s'agit de James Cameron, le futur réalisateur entre autres d'"Aliens", des deux premiers "Terminator" ou encore du "Titanic". L'interprétation est correcte et nous donne l'occasion de découvrir un Lance Henriksen jeune mais déjà crédible, et les effets spéciaux sont de bonne facture lorsque qu'ils donnent dans le gore, mais quoi de plus normal, puisqu'ils sont l'oeuvre de Gianetto de Rossi, l'homme derrière les débordements de "L'au-delà", "Frayeurs" de Lucio Fulci, ou encore du "Haute tension" d'Alexandre Aja. Donc, même s'il louche dangereusement vers la série Z rigolote mais peu originale, ce "Piranha II" ne mérite quand même pas d'être renié par son réalisateur comme c'est le cas !
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