Le "Death tunnel" du titre, c'est un couloir, destiné à évacuer les cadavres, situé dans un sanatorium où 63 000 personnes moururent de la tuberculose, pendant une épidémie de cette maladie. C'est dans ce lieu hautement pittoresque et réputé hanté que cinq étudiantes sont victimes d'un canular et s'y retrouvent enfermées pour être effrayées par les plaisanteries douteuses de leurs camarades. Mais, bien entendu, de vrais fantômes habitent les lieux et vont s'acharner sur les malheureuses. Si ce pitch peut sembler à la base plutôt simpliste, c'est le lieu même du tournage qui vient voler la vedette aux jolies actrices. En effet, les décors putrides, glauques, dégoulinant et délabrés de l'intérieur de cet ancien hôpital, ajoutés à un extérieur vraiment inquiétant et lugubre, sont largement propices aux apparitions spectrales et autres manifestations surnaturelles, tout en étant mis en valeur de manière épatante par une photographie magnifique. Par contre, l'intrigue restera très basique dans ses multiples rebondissements, sans vraiment chercher à innover, jusqu'au final très opportuniste. Mais, ce qui reste le plus gênant dans ce métrage, c'est le traitement apporté par le réalisateur, transformant son oeuvre en un long clip avec des plans ultra-courts, des séquences brèves ne laissant que très rarement le temps à une tension porteuse de frissons de s'installer ( la petite fille au ballon ), des flashbacks impliquant la présentation de l'intrigue disséminés un peu n'importe comment et de constantes allusions au passé mal gérées ( mais sublimées par des images marquantes ). Mais cela n'empêche quand même pas le métrage d'être lisible et d'offrir de très belles images macabres ( les corps du final ) et d'obtenir quelques effets de surprise réussis, tout en laissant l'imagination du spectateur faire le reste ( notamment sur les expériences pratiquées par le passé ). L'interprétation est cohérente, avec des actrices principales arrivant à faire passer leur impressions d'effroi, et les effets spéciaux sont réussis, peu gores ( l'avortement ) mais efficaces , avec une mention spéciale pour les revenants et surtout le brancardier fantôme au look original et saisissant. Donc, ce "Death tunnel" parvient à se faire apprécier, surtout esthétiquement, mais relève quand même du beau gâchis par rapport au potentiel naturellement disponible ( il ne faut pas oublier que le passé relaté ici est véridique et que le sanatorium est censé être réellement hanté ), tout en essayant de s'imaginer ce que ce film aurait pu être avec un traitement différent et moins stylisé !
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