La principale originalité de ce "The bunker", dans son détournement du thème de la maison hantée, est de placer son histoire durant le Seconde Guerre Mondiale, et qui plus est, du côté des forces allemandes, alors en pleine débâcle, tout en présentant ses personnages de façon humaine. Le script isole un groupe de soldats allemands, liés par un funeste souvenir, dans un bunker coupé du monde, entouré d'ennemis doublement invisibles. Tout en misant sur des décors froids et à la limite claustrophobes, au nombreux recoins pouvant receler un danger omniprésent, le réalisateur s'appuie aisément sur un scénario ingénieux, aux multiples facettes, pour installer très rapidement une ambiance lourde et pesante, pleine de tension et de menace, tout en permettant à ses protagonistes de révéler leur vraie nature. Et ce n'est que petit à petit que l'élément fantastique, diffus, viendra se greffer à l'ensemble, sans toutefois se montrer vraiment, laissant planer un doute subtil dans l'esprit du spectateur et ne cédant nullement à des artifices horrifiques faciles pour préférer des effets plus subjectifs ( les coups données sur la grande porte du tunnel, par exemple ). Car, en effet, des différentes pistes proposées, aucune ne sera privilégiée par un final, certes fortement symbolique, mais ne répondant pas aux questions soulevées par le métrage, nous laissant ainsi le soin de se faire sa propre idée, procédé quand même légèrement frustrant mais qui permet au film de se prolonger après sa vision. Même si le métrage joue grandement sur son atmosphère suffocante, cela ne l'empêche pas d'être mené tambour battant, sans aucun temps mort, les rebondissements s'imbriquant de façon totalement linéaire, tout en se réservant des plages de suspense particulièrement bien maîtrisées et efficaces ( l'exploration du tunnel ) et quelques séquences fortes ( la découverte du charnier sous-terrain, morbide à souhait, ainsi que le final, oppressant et quelque part désespéré et désabusé ). La mise en scène du réalisateur est dynamique, collant à l'action et l'interprétation est on ne peut plus carrée et crédible de réalisme. Donc, ce "The bunker" s'avère être un film "plein", extrêmement sérieux dans son traitement et captivant de bout en bout.
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