Avec "Le zombie venu d'ailleurs", le réalisateur Norman J. Warren ( "Inseminoid", entre autres ) nous conte l'arrivée sur Terre d'un bien étrange extraterrestre, venant "goûter" différentes espèces animales. Mais ici, on est bien loin des classiques invasions d'aliens puisque le script, intimiste, le confronte à un couple de lesbiennes isolée dans une villa hors du temps. Et d'ailleurs, le réalisateur s'intéresse presque autant à la relation très spéciale qui unie ces deux femmes, dont l'une d'elles, plus que possessive est prête à se transformer en meurtrière pour conserver sa moitié, qu'à l'apprentissage naïf ( mais sans jamais tomber dans les clichés ) de notre monde par cet extraterrestre à l'apparence humaine, les deux sous-intrigues s'imbriquant parfaitement l'une à l'autre sans nuire ni au déroulement du récit, ni à sa fluidité. L'auteur parvient presque instantanément à créer une atmosphère trouble, étrange et tendue, amorcée par l'exposition de la vie recluse des deux femmes, pleine de sous-entendus ( sur le sort de l'ami de Jessica notamment ), sentiment renforcé par le comportement pour le moins bizarre du nouveau venu et un érotisme saphique plutôt osé, et chaque fait nouveau laisse entrevoir un peu plus l'issue de l'histoire, qui s'achèvera lors d'un final particulièrement intense et morbide. La mise en scène du réalisateur colle parfaitement au style intimiste du film, la caméra suivant les personnages, mais d'une manière très sobre, sans rechercher d'effets inutiles et l'interprétation est plus que crédible, le trio d'acteurs principaux ( pour ne pas dire uniques ) étant vraiment inspiré et les deux actrices arrivent naturellement à faire apparaître leurs traits de caractères respectifs. Les effets spéciaux sont finalement peu présents, mais la séquence finale est une réussite absolue. Donc, ce "Zombie venu d'ailleurs" est vraiment un film à part, captivant, quelque part dérangeant et c'est tant mieux !
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