« Des zombies avec un uniforme nazi, ça n’a déjà été fait, je crois ? » avait sans doute judicieusement souligné un esthète lors du trente-deuxième congrès des producteurs en panne d’inspiration. Saugrenue au premier abord, cette idée aurait bien pu être à l’origine d’un classique du fantastique de série B, d’un mariage entre l’île du Docteur Moreau et Ces garçons qui venaient du Brésil. Au lieu de ça, il en résulte un slasher d’une banalité phénoménale que les vieux briscards, Peter Cushing et John Carradine, ne parviennent pas à extirper de l’apathie dans laquelle il croupit.
En effet, rarement un cinéaste se sera distingué de la sorte dans le soporifique et la redite. Car si Wiederhorn n’hésite pas faire émerger au ralenti ses grands blonds « zig zig Mademoiselle » à ray ban une bonne vingtaine de fois, l’ensemble des scènes de slashing sont expédiées en quelques secondes, juste le temps de faire boire la tasse à la victime. Et si, avec l’invasion de la villa par le commando, on s’imagine l’espace d’un instant que l’histoire va s’animer un peu, nos attentes sont vites refreinées par le néant créatif de l’auteur. Toutefois, il serait injuste de réduire les compétences du metteur en scène à cette dernière carence, celui-ci excelle aussi dans les mauvais raccords ou, plus insolite, les fautes de montage flagrantes (44’ : le cuistot supposé mort se met à bouger avant la coupe).
Si l’on considère également la fadeur de l’interprétation et l’absence d’intrigue, alors la réputation dont jouit ce long métrage devient de plus en plus abstruse. A moins que la disparition de la bobine originale ait involontairement biaisé sa valeur.
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