Ce "11:11" nous propose une "ghost story" à l'intrigue particulièrement brouillonne. En effet, le script présentant une jeune femme, ayant apparemment tué les assassins de ses parents, et qui se retrouve hantée par des apparitions récurrentes de sa mère, le tout alors que toute personne a qui elle souhaite du mal meurt dans les circonstances voulues par elle seule ( par exemple, un gars l'agressant avec son petit ami et à qui elle dira "brûles en enfer ", finira carbonisé dans un accident de voiture ), tandis qu'une amie d'enfance réapparaît brusquement et qu'une mystérieuse prophétie basée sur le chiffre 11 semble être sur le point de se réaliser. Et c'est justement cette accumulation d'éléments dont les liens resteront définitivement obscurs ( le final n'apportera aucune réponse aux questions soulevées par le film, notamment cette malédiction du double 11, dont nous ne connaîtront ni les tenants ni les aboutissants ) qui nuit grandement à la compréhension du métrage. A force d'alterner des séquences relevant du paranormal, puis du mystique et enfin du slasher pour les meurtres, le réalisateur finit par perturber le spectateur au point de le perdre en route, celui-ci ne sachant plus trop où est l'intérêt principal de film. Par ailleurs, le métrage connaît ses classiques, surtout "Sixième sens" dans l'élaboration de son twist hélas très rapidement décelable et dans des plans où le fantôme passe rapidement devant la caméra, sans oublier quelques apparitions surprises réussies, mais également en reprenant des clichés du genre ( avec des rêves spectraux, la visualisation de la petite fille fantôme sur une pellicule, par exemples ). Mais d'autres éléments purement visuels viennent encore surcharger inutilement un ensemble déjà bien chargé ( les âmes des victimes se relevant avant de se rendre compte de leur mort ). Heureusement, le film évite d'employer un humour trop potache, pourtant régulier dans les films de "campus" et arrive par moments à être relativement prenant, voir même à distiller un suspense assez conséquent. L'interprétation est plutôt cohérente, sans excès, et les effets spéciaux sont quasiment inexistants dans ce métrage très "familial" ( les meurtres ne sont même pas gore et les personnages féminins restent désespérément habillés, même avant de prendre un bain ou au sortir du lit ). Donc, ce "11:11", même s'il s'avère fouillis et laisse quand même sur sa faim, supporte largement une vision !
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