Ce "Maléfices" est la première oeuvre du québécois Maurice Devereaux, futur réalisateur d'un "Slashers" bien sympathique. Le script verse dans le fantastique onirique pour nous conter cette histoire d'amour impossible entre un jeune homme et le fantôme d'une demoiselle, quelque peu sorcière, noyée dans un lac et victime d'un sort empêchant son âme de reposer en paix. Toute la première moitié du métrage est occupée par les apparitions spectrales de la jeune femme, fort bien mises en scène par le réalisateur qui apprivoise agréablement l'élément liquide pour le mélanger aux rêves érotiques ( et éveillés ? ) de son personnage principal, sans toutefois négliger une touche d'épouvante satanique bienvenue ( la croix tombant dans l'eau ), avant que le film ne dévie vers un gore généreux dans sa toute dernière partie. De plus, le réalisateur arrive facilement à intercaler les changements d'époque sans nuire pour autant à la narration de l'intrigue, parvenant ainsi à mystifier son spectateur qui se retrouve rapidement pris au jeu, même si beaucoup de zones d'ombre subsistent dans le script qui expédie trop facilement certains éléments ( les morts-vivants du final, par exemple ). Le rythme du métrage est continu, sans temps mort, et le réalisateur obtient même quelques effets de surprise surprenants. Hélas, on pourra regretter l'évident manque de budget alloué à ce projet ambitieux, surtout visible au niveau de la reconstitution minimaliste de l'époque médiévale et des pourtant nombreux plans en insert. La mise en scène du réalisateur est originale, jouant d'agréable façon avec les artifices disponibles. L'interprétation est cohérente même si elle demeure légèrement terne et les effets spéciaux, s'ils sont réussis au niveau des maquillages, restent bien primaires quand ils donnent dans le gore. Donc, ce "Maléfices" s'avère efficace, malgré un manque de moyens préjudiciable !
|