Avec "L'avion de l'apocalypse", le réalisateur Umberto Lenzi ( "Cannibal ferox", quand même ! ) nous propose une invasion de morts-vivants respirant la "santé", et ce plus de vingt ans avant "28 jours plus tard" ou "L'armée des morts". Le script, après un vague alibi radioactif lié à une fuite dans une centrale nucléaire, lâche ses créatures, fraîchement débarquées d'un avion militaire, pour une série de joyeux massacres. En effet, dès que les zombies auront touché la terre ferme, le film se contentera quasiment d'aligner des scènes de combats entre vivants et morts, orchestrés d'une manière plus qu'approximative, ne laissant de répit au spectateur que pour mesurer l'impuissance des militaires à réagir à la situation et pour suivre la fuite d'un journaliste et de son épouse, et ce jusqu'au final, assez ahurissant, mais permettant de se passer le film en boucle! Dès le carnage de l'aéroport, on sent bien que le réalisateur s'est amusé comme un petit fou à filmer ces bagarres sanglantes avec ces morts-vivants adeptes du couteau, de la hache, mais également de la ... mitraillette, puisqu'il reproduira ensuite ces séquences sur un plateau télé filmant un spectacle de danse, ce qui nous vaudra, au milieu de la tuerie, un découpage de sein assez crade ( un phantasme du réalisateur, avant la jeune femme suspendue par le restant de ses attributs mammaires dans "Cannibal ferox" ? ), puis dans un hôpital. Le film se prend également au jeu de laisser planer un rapide doute sur la contamination de certains de ses protagonistes, pratique qui se révélera trop répétitive, et n'hésite pas à nous délivrer un pamphlet écologique surréaliste sur le retour aux sources ainsi que sur la liberté des médias face aux informations. L'interprétation est correcte, avec un Hugo Stiglitz imperturbable et les effets spéciaux, s'ils versent agréablement dans un gore très basique mais souvent efficace, restent approximatifs et limités au niveau du maquillage des morts-vivants, plus drôles qu'autre chose, surtout dans leurs déplacements et leurs roulements de yeux, ressortant trop au milieu des visages couverts de matière sombre. Donc, purement jouissif et complètement débridé, cet "Avion de l'apocalypse" nous rappellent, avec ses voisins "Zombie holocaust" ou "Virus cannibale", que l'on savait encore rigoler en Italie dans les années quatre-vingt !
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