Ce "Dead meat" est un pur joyau gore venant d'Irlande. Le script nous conte une nouvelle invasion de morts-vivants cannibales, au travers de la fuite de quelques survivants, mais l'origine de la contamination peut surprendre : ce sont ici des vaches, atteintes de la maladie de la "vache folle", qui se sont retournées contre les humains et les ont contaminés ( fallait quand même oser, surtout à la vue du pays d'origine du film ! ). Si sa trame peut sembler assez basique, le film multiplie les rebondissements sans aucun temps mort, accumulant des scènes gore très volontaires, expansives et parfois même originales ( l'énucléation d'un oeil à l'aide d'un aspirateur en marche, par exemple ) jusqu'au final, bien grave et faisant volontairement penser au "Braindead" de Peter Jackson. Mais ce n'est pas la seule référence de ce métrage. En effet, on pense souvent aussi au "Bad taste" du même réalisateur, tant dans le découpage des plans ou dans les mouvements de caméra que dans la visualisation des effets sanglants, mais également à la trilogie de George A. Romero à laquelle certaines séquences rendent un évident et vibrant hommage ( le zombie tué d'un tournevis dans l'oreille, la cautérisation d'un bras coupé avec une torche, l'arrivée de l'armée à la fin du film ). Mais le film n'oublie pas non plus de surprendre et d'effrayer son spectateur, avec quelques apparitions-surprise bien senties de morts-vivants là où on ne les attendaient vraiment pas et le dernier tiers du film, se déroulant de nuit, qui arrive à créer un climat des plus tendus. Le métrage est également parcouru d'un humour assez relevé, d'idées originales ( les zombies en plein "pique-nique" qui regardent passer les fuyards sans broncher, les morts-vivants qui dorment debout ! ), apportant ainsi un sang neuf au genre et le réalisateur prend un malin plaisir à faire exactement le contraire de ce que le spectateur s'attend à voir, ce qui achève de faire du film un vrai régal ! L'interprétation est crédible, passant d'une sobriété exemplaire ( Helena ) à une excentricité bien grave ( le prof ). Les effets spéciaux sont pour la plupart sérieusement réussis, nombreux, démonstratifs et joyeusement crades, seuls quelques maquillages sont légèrement voyants. Donc, ce "Dead meat" est vraiment à découvrir d'urgence et son réalisateur, un néophyte, est à suivre de près !
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