Ce "Urban cannibals" nous invite à une descente dans les bas-fonds d'une grande ville américaine, en compagnie d'un cameraman filmant des images "trash" destinées à la télévision, qui part à la recherche d'une bande de cannibales dont il a été le témoin d'un des méfaits. A partir de ce pitch déjà glauque, le réalisateur prend le temps, dans la première partie du métrage, de nous dresser le portrait de cet homme à la vie bien pourrie, coincé entre drogue et alcool, dans un monde sinistre où les gens qu'il côtoie sont aussi sordides que l'environnement qui les entoure. Mais dès la découverte des cannibales, ressemblant à des ghoules ( titre original du film ), le rythme s'accélère et un climat de tension bien lourd et pesant s'installe et ira crescendo jusqu'à la toute dernière partie du métrage et la douloureuse séquence dans le repaire des "monstres". Le final, en forme de pied de nez aussi bien au spectateur qu'aux protagonistes de l'histoire, aura de quoi laisser perplexe. La mise en image du réalisateur, utilisant des plans courts, parfois à la limite du subliminal, et des angles de prise de vues audacieux et inhabituels, participe largement à conférer au film un ton "underground" bienvenu, ainsi qu'un aspect "reportage" pris sur le vif totalement en adéquation avec le sujet. Par contre, l'interprétation laisse grandement à désirer, les acteurs présentant un jeu frisant l'amateurisme. Les effets gore du film, pas si nombreux que ce en quoi on pouvait s'attendre, sont soignés et bien maîtrisés, crades mais sans sombrer dans la surenchère. Donc, ce "Urban cannibals" se révèle être une oeuvre assez dérangeante, au discours sombre et sans concession, dénonçant une certaine forme de télévision, sans jamais la nommer directement, mais à réserver aux amateurs de cinéma sordide et "underground" !
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