Même s'il reste une oeuvre mineure dans la filmographie de Lucio Fulci, ce "Black cat" n'en demeure pas moins intéressant et prenant. Le script adapte plus que très librement Allan Edgar Poe ( c'est le moins que l'on puisse dire ) et mélange assez habilement les éléments surnaturels ( le médium communiquant avec les morts, élément par ailleurs sous-exploité ) et ce chat assassin, instrument de la haine de son propriétaire, qui reste la vraie vedette du métrage, le tout sur fond d'enquête, relative à plusieurs "accidents" suspects, d'une photographe américaine et d'un inspecteur londonien. Mais ce qui fait en grande partie le charme de ce film réside dans la mise en scène de Lucio Fulci, alors à l"apogée de son talent, alternant une atmosphère gothique des plus réjouissante ( l'intérieur de la demeure de Miles, le scène dans la crypte et celle, nocturne et brumeuse dans le cimetiere ) avec des séquences débouchant sur des meurtres plutôt graphiques, dont le réalisateur a le secret, admirablement amenées et générant une tension palpable ( notamment l'empalement de l'ivrogne ). Par ailleurs, Lucio Fulci adopte ici son style caractéristique, utilisant des plans très courts dans les moments forts du film, avec beaucoup de gros plans sur les visages ( voir même uniquement les yeux ) de ses protagonistes, renforçant ainsi l'impact de ces séquences, il en va de même avec l'utilisation de plans, réussis, mettant la caméra en perspective de la vision du chat. Le film se déroule sur un rythme continu, sans temps mort et l'interprétation est largement convaincante, facilement dominée par un Patrick Magee diablement mystérieux et ayant une présence à l'écran énorme. Les effets spéciaux gore du métrage, s'ils sont largement moins nombreux et expansifs que dans les oeuvres-phares du réalisateur, n'en restent pas moins joliment maîtrisés. Ce "Black cat", parenthèse entre les célèbres films de morts-vivants de Lucio Fulci, arrive donc facilement à captiver son spectateur, aidé par son climat délicieusement gothique et tout le savoir-faire du réalisateur !
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