Superbe pré générique : Daniel Craig raconte en voix off en quoi le métier de dealer est un boulot comme un autre. Aux antipodes des truands fimeurs et violents, Craig y campe un personnage anonyme et discret, efficace et rigoureux. Un VRP de la poudre en quelque sorte, soucieux de sa marge, méticuleux sur ses contacts, fidèle en affaire : un vrai cadre sup prêt à préparer sa retraite. Dans une séquence sublimissisme, Craig traverse les rayons d'un centre commercial remplis de LSD et autres substances illicites... avant de voir les rayons se transformer en couches culottes et autres produits beaucoup plus classiques. "En attendant la fin de la prohibition, profitons du moment présent." Immoral et piquant, Layer Cake promet le meilleur.
Malheureusement, la suite s'avère deux crans en dessous même si le film reste souvent distrayant et bien foutu. Très inspiré des classiques des films de mafia parmi lesquels Les affranchis, Casino ou les récents succès de Guy Ritchie (Snatch pour ne citer que celui là) Layer cake peine à s'imposer sur la durée. On reprochera principalement une intrigue qui part absolument dans toutes les directions en donnant parfois l'impression de trop se disperser pour traiter à fond chacune des pistes empruntées.
Néanmoins, même avec ces réserves Layer Cake reste surtout une occasion inespérée de découvrir Daniel Craig, futur James Bond et acuellement à l'affiche de l'excellent Munich. De tous les plans, Craig impose sans forcer un charisme tranquille et efficace qui laisse augurer du meilleur pour les prochaines aventures de 007.
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