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Titre
:
Les granges brûlées - Collection acteurs, actrices de légende
Version :
Française
Auteur de la critique :
Hotkiller
Date de la critique :
31/05/2005
Cette critique a été
visitée
1693 fois.
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Editeur : StudioCanal Année de sortie au cinéma : 1973 Date de sortie du DVD : 23/05/2005 Durée du film : 95 minutes Acteurs: Alain Delon
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Résumé :
Le corps d'une jeune femme est découvert en pleine campagne dans la neige, à côté de la ferme ou vit la famille de Rose, mère autoritaire et souveraine de cette dernière. Une certaine amitié se lie entre elle et le juge d'instruction menat l'enquête.
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(7.5/10) |
Ce film est la deuxième et dernière confrontation de deux monstres sacrés du cinéma français : Alain Delon et Simone Signoret (leur première rencontre artistique remontant à 2 ans auparavant dans la Veuve Couderc).
Le scénario part sur une trame policière mais en marge de cette histoire le film est aussi une certaine reflexion sur la vie des campagnes, la mentalité des petits villages et la personnalité, parfois renfermée, de leurs habitants.
Et puis surtout c'est la rencontre de deux personnages avec des caractères très marqués : Rose est une maîtresse femme, une sorte de Gaston Dominici en jupons, qui tient sous sa coupe son mari, ses enfants et ses brues. Une femme qui, par delà ses dehors de paysanne est surtout l'incarnation du travail, de la probité et de la noblesse du travail agricole.
Le scénario l'oppose à un juge en imperméable, personnage un peu décalé au regard du paysage environnant mais qui lui aussi est l'incarnation de quelque chose qu'il a en commun avec le personnage de Rose : la recherche de la vérité. Cette recherche de la vérité qui à un moment de l'enquête va mettre en cause l'un des fils de Rose : la remise en cause d'une valeur sacrée à ses yeux, la famille, va être alors le moteur du scénario afin que
Rose se surpasse face aux questions et aux doutes du juge.
Mais le plus important finalement dans cette histoire c'est de voir dans quelle mesure les questions du juge ne vont pas être également les questions de Rose; dans quelle mesure celui-ci ne va pas ébranler ses convictions intimes qui voudraient que la chair de sa chair n'ait pu commettre un crime aussi crapuleux.
Comme pour accentuer une athmosphère déjà pesante au regard du déroulement de l'enquête, le réalisateur a su parfaitement intégrer le décor environnant dans son scénario : les paysages sont constamment recouverts de neige, les pièces de la maison sont aussi glaciales que les rapports des personnages entre eux (notamment entre les membres de la famille de Rose) et c'est avec talent que Jean Chapot alourdit toute la narration de son histoire.
La fin du film est finalement une leçon de respect réciproque pour les deux personnages principaux : on perçoit clairement l'admiration du juge pour cette femme qui, telle une louve, fera tout pour protéger sa famille. On perçoit également le regard que Rose pose sur le juge, un regard rempli de compassion pour cet homme qui n'a pas complètement réussi son travail mais qu'elle respecte par ce qu'ils ont tous les deux ce trait de caractère commun : la fidélité à leurs convictions.
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Commentaires concernant cette critique
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- le 16/06/2008 à 23:20 par cineberry : Beau travail, en effet. J'ai découvert ce film tout récemment et j'adhère tout à fait à l'analyse qui en est faite. J'ai aussi beaucoup apprécié le documentaire en bonus qui illustre, selon moi, toute la magie du cinéma : comment un film dont les conditions de tournage ont été si cahotiques peut-il être si réussi ? Une toute petite remarque : Florence Moncorgé qui intervient dans le doc n'est pas la petite-fille mais bien la fille de Gabin. - le 01/06/2005 à 08:43 par ninnin4 : Voilà à quoi toute critique devrait ressembler.
On peut être d'accord ou non, la qualité du travail est là.
Bravo Hotkiller
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