CRITIQUE DVD

Consacré deux ans auparavant en 1957 avec le Gorille vous salue bien, Lino Ventura se retrouve à nouveau en haut de l'affiche avec ce polar sur fond de complot passionnel.

Signé Gilles Grangier, ce film ne restera pourtant pas une référence en la matière tant le scénario a quelque peu vieilli aujourd'hui. On est très loin de la maîtrise de Clouzot dans les Diaboliques alors que le sujet lorgne assez maladroitement vers le jeu des apparences, du qui est qui et qui a fait quoi. C'est dommage parce que l'idée de départ de prendre cette "brute" de Lino confronté à des personnages calculateurs était assez bonne mais malencontreusement le film ne trouve jamais son genre : tantôt limite comique (les dialogues signés Audiard et Grangier y sont pour quelque chose), tantôt dramatique et tantôt polar, le film n'arrive jamais véritablement à choisir une voie et finalement, demeure une impression d'inachevé du point de vue du scénario beaucoup trop prévisible surtout dans le derneir tiers.

Reste néanmoins des comédiens de grand talent : Lino Ventura tient un grand rôle mettant en valeur son physique mais aussi sa gouaille et cette façon très particulière de réciter du Audiard (c'est vraiment à se demander comment cet homme n'a jamais pu récolter un César par la suite dans sa carrière). Les seconds rôles tels qu'Andréa Parisy et surtout Robert Hirsch ne sont pas en reste : malgré un scénario un peu léger, tous ces acteurs s'en sortent parfaitement. Une dernière mention pour cet excellent acteur qu'était Jean Dessailly : son rôle de commissaire bourgeois mais perspicace donne une image un peu nonchalante de la Police fort à propos dans le film.

Précision : il est particulièrement pénible de voir René Chateau signer désormais ses films d'un insert en plein générique de fin "Une sélection René Chateau". Réflexe pitoyable de pseudo-appropriation du cinéma français....

René Chateau n'a pas jugé bon d'anamorphoser le film (malgré un format d'origine au 1.66) et c'est donc une version 4/3 qui nous est proposée.
L'image est très propre (RC nous a habitués à "plus pire") avec un NB bien contrasté et seulement 2 endroits dans le film où le métrage semble moins bien nettoyé.

Un dual mono très clair : les dialogues sortent parfaitement et la musique n'a pas tendance à saturer. Mono oblige, on observera aucune dynamique véritable, mais du moment qu'il n'y a pas de souffle en arrière plan sonore, on ne se plaindra pas.

Le néant absolu : l'affiche du film et un bouton pour embrayer sur le film.

Visuels classiques avec l'affiche originale du film qui est reprise sur la galette.
L'effet est très rétro et très agréable. On regrettera seulement que le verso de jaquette ne présente aucun détail technique (format video notamment).

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