Premier volet d'une trilogie cinématographique qui sera maudite ce film est une véritable réussite et reste une référence du cinéma d'angoisse et de terreur.
En effet comparé à ce qui se fait actuellement en termes de films de fantômes, Tobe Hoper n'a pas à rougir de son film qui remonte au tout début des années 80. Pour créer son effet terrorisant, le réalisateur installe son action dans une petite ville "sympathique" des Etats Unis. Tout semble parfait pour la famille contre qui les "esprits frappeurs" vont se déchaîner : le petit pavillon, le petit jardinet et même la piscine qui va bientôt être creusée.
Ainsi Hoper installe-t-il son horreur au coeur de ce qui fait le fondement des valeurs américaines : la famille, les potes devant un match du superbowl, la solidité amoureuse du couple de parents. L'effet du film est alors décuplé puisqu'inconsciemment le spectateur sera plus choqué des malheurs de cette famille si celle-ci est par essence même l'incarnation du "bonheur" à l'américaine.
De plus, le grand talent du réalisateur c'est de savoir nous mettre par ci par là des plans qui relancent son discours dramatique. Premier d'entre eux, le plan où la petite fille voit sa mère jeter son canari dans les toilettes. Un plan simple, mais diablement efficace parce qu'il est choquant dans ce qu'il suggère. Puis petit à petit Hoper va crescendo pour suggérer que les objets dans la maison sont tous des dangers potentiels, avec notamment cette poupée de clown dans la chambre des enfants. Avec ce sourire béat et cette expression à la fois joyeuse et terrible, le clown (symbole d'amusement) devient la "somme de toutes les peurs", le catalyseur des angoisses de tous les petits enfants.
Le film est ensuite construit de façon classique (les manifestations des esprits seront de plus en plus violentes), jusqu'au moment ou la petite fille du couple sera enlevée par le Poltergeist et que ses parents feront appel à une experte en paranormal pour la récupérer. C'est l'occasion de voir des trucages qui certes datent un peu, mais qui, à l'époque, en l'absence du numérique révèlent l'inventivité de ceux qui les ont créés.
Le film fut produit par Spielberg et l'on reconnaît bien sa patte (avec les valeurs traditionnelles que l'on retrouve dans quasiment tous ses films telles que la famille éclatée ou la recherche de la vérité) mais avec le réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse derrière la caméra, le film atteint une autre dimension à la fois ironique (dans l'explication du phénomène) et terrorisante. Il y eut 2 suites à ce film (en-dessous de ce premier opus) mais le plus curieux est le nombre de décès liés à cette trilogie (tant au niveau des acteurs que des techniciens)....de là à alimenter la rumeur...
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