On attendait beaucoup, peut-être trop de ce remake d'un des plus grands films d'horreur de tous les temps. Quand Tobe Hoper nous sort son Texas Chainsaw Massacre (TCM pour les intimes) en 1974 il provoque des réactions violentes de la part de la censure et s'instaure dès sa sortie comme film culte. Au lieu d'une levée de boucliers, le film de Nispel, lui, ne provoquera au mieux que la levée du spectateur avant la fin du film. Car faudrait quand même pas oublier qu'au départ, ce type de film est là pour nous faire peur....et que malheureusement l'effet est raté, donnant autant de sueurs froides qu'une "Sonate d'automne" de Bergman. Pourtant l'idée de faire un remake sans vraiment le faire semblait bonne : le scénario est assez différent, plus actuel, et l'on comprend que le réalisateur loin de vouloir égaler le film de Hoper, voulait faire un film autonome, reprenant juste un concept pour le mettre au goût du jour. Mais le résultat est véritablement navrant. Navrant parce que la tension dramatique ne progresse pas. Navrant parce que nous sommes loins de voir un film surréaliste tel que le fut le premier. Navrant parce que l'aspect clipesque (la faute au réalisateur) des images en fait un produit acidulé aux antipodes des codes du film d'horreur. Navrant pour des erreurs grossières notamment dans les costumes : un film sensé se passer en 1973 où les nanas sont habillées en jean taille basse...ça me fait bien marrer ! Navrant par les "rappels" cinématographiques tel que le personnage de l'enfant qui, si du point de vue du scénario aurait pu être une bonne idée, est utilisé comme pour nous faire remarquer que le réalisateur avait adoré Délivrance. Désolé, Nispel, on a vu Delivrance aussi, alors évite d'y faire allusion, ça devient ridicule ! Navrant parce que le film de Hoper nous présentait un vrai pur méchant sorti de nos angoisses les plus profondes : Leatherface. Le Leatherface de Nispel, lui, surtout à la fin du film nous laisse un arrière goût de serial-killer immortel façon Jason Vorhees et qui fait augurer que de nombreux sequels viendront s'ajouter à ce premier opus. Allez, je prends les paris : le sequel n°5 s'appellera "Leatherface et les gendarmettes"....c'est sur...! Et pour finir navrant l'effet "reportage en réel" au début et à la fin du film qui voudrait faire croire que ces évènements se sont réellement passés. Le procédé avait marché du feu de Dieu dans Blair Witch (d'ailleurs dans TCM, l'abattoir s'appelle Blair Meat Co....comme par un hasard assez malvenu) : ici, la sauce ne prend pas, elle a tourné trop vite, un peu comme le réalisateur d'ailleurs.
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