CRITIQUE DVD

C'est du grand Hitchcock. Sur un sujet audacieux (La fille d'un nazi se voit proposer de coucher pour la bonne cause), Ben Hecht a offert au maître du suspense un de ses meilleurs scénarios. Le MacGuffin (élément d'une histoire, qui n'a d'importance qu'aux yeux des personnages, mais pas du spectateur) est ici le plus célèbre d'Hitchcock: l'uranium caché dans la bouteille s'il se montre à l'écran très efficace, eut du mal à obtenir l'aval des producteurs, et valut à Sir Alfred d'être surveillé pendant trois mois par la CIA. On ignorait alors l'état d'avancement de la bombe atomique!... On se souviendra longtemps du long travelling jusqu'à la clé que renferme la main d'Ingrid Bergman, et du baiser le plus long de l'histoire du cinéma. L'interprétation est idéale. Les méchants sont parmi les plus réussis. Claude Rains est même sympathique, perdu entre son amour pour Alicia et l'obéissance à sa mère, figure récurrente de la femme dominatrice dans l'oeuvre d'Hitchcock. Le couple Cary Grant-Ingrid Bergman est quant à lui parmi les plus glamour. Quand deux grands acteurs rencontrent un scénario et un metteur en scène alors à son zénith, on ne peut que se laisser gagner par la nostalgie d'un cinéma qui semble à jamais disparu.

L'éditeur n'ayant pas jugé utile de nous offrir une remasterisation, l'image, bien que convenable, est très en deçà de ce qu'on pouvait attendre d'un tel chef d'oeuvre. Malgré son grain, elle reste cependant regardable.

Le son est brut, metallique, sans aucun travail de traitement. Le film ayant été conservé par ses multiples exploitations, il reste très audible.

C'est un zéro pointé, il n'y en a pas. On a droit au film, et à ses chapitres. Un point c'est tout.

D'une laideur sans pareille, la jaquette ressemble à une photocopie couleur d'un collage grossier.

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