L'art du remake n'est pas le plus facile qui soit. Fort heureusement, Carpenter, en cineaste intelligent ne s'applique pas juste à faire un banal remake d'un film américain des 50's. En effet, les deux films n'ont en commun que leur titre. Inspiré d'une nouvelle de science-fiction, le scénario nous raconte l'histoire du personnel d'une station polaire confronté à une sorte de virus mutant capable d'imiter le corps qu'il habite. Cette imitation se réalisera au prix de multiples souffrances et déformations pour l'hôte du virus...
On retrouve dans ce film les point clés qui ont déjà fait le succès des films de Carpenter : un effectif restreint, bloqué et qui doit s'entraider pour survivre. Par contre, là où "Big John" chamboule les cartes c'est qu'il jette la suspiscion sur l'ensemble des personnages bloqués dans cette station polaire. L'angoisse et l'horreur de la situation sont certes dues aux attaques de "la chose" mais également et surtout à cause du regard que chaque personnage se jette l'un à l'autre. lequel est contaminé ? Comment le savoir ? Que faire ?
Outre ses ficelles traditionnelles, Carpenter utilise, pour la première fois des maquillages et des trucages (signés Stan Winston) dignes des meilleurs films d'horreur, faisant de The Thing l'un de ses films les plus gore. De plus, en homme appréciant les contrastes, Carpenter prend un malin plaisir à mêler adroitement la blancheur immaculée de l'antarctique avec les scènes sanglantes ou d'explosion. Le résultat est diablement efficace faisant de The Thing l'un des films les plus terrifiant de Carpenter : terrifiant par les scènes d'horreur, terrifiant par l'isolement des personnages, et les conséquences de leurs actes les uns par rapport aux autres. Une vraie réussite.

Le master utilisé pour cette édition n'a malheureusement pas été restauré dans son intégralité. Résultat : poussières, points blancs, tâches sont disséminées tout le long du film. Néanmoins les couleurs sont correctes, et les nombreuses scènes nocturnes ne montrent pas trop de défaut de compression.
ATTENTION : la jaquette mentionne un format video 16/9 compatible 4/3 : c'est archi-faux, le film n'ayant pas été anamorphosé, il est présenté dans son ratio original de 2.35.

Seule la piste anglaise a été remixée en 5.1. En fait elle n'est pas trop différente de la piste française (Dolby surround), réservant les canaux arrières sur quelques rares scènes (hélicoptère par ex.). Pour le reste dialogues et explosions se dessinent bien. Pas de problème notoire.

L'ergonomie des menus est certainement l'une des plus laides qu'il m'ait été donné de voir...! C'est moche, les choix se font sur des boutons aux couleurs flashy et complètement en décalage par rapport au film. Quant au fonds sonore, c'est pire, on dirait de la musique d'ascenseur.
Par contre pour les bonus, là c'est bien fait : un documentaire d'1h20 sur le film est réalisé à partir d'interviews des différents "filmmakers" et acteurs. Absolument passionnant. Le commentaire audio de Carpenter et de Russell et lui aussi tout intéressant. Pas beaucoup de bonus (filmos, notes de prod, photos sont en +) donc, mais de très grande qualité, car véritablement centrés sur le film et rien que le film.

L'affiche utilisée n'est pas l'affiche originale (dommage). Les petits drapeaux sur le recto significatifs des langues du film sont du plus mauvais effet...
Pas de sérigraphie, le titre étant inscrit en plusieurs langues...la préhistoire du DVD.