Pour le 3ème opus de la saga, c'est David Fincher qui s'y colle. Co-produit par Sigourney Waver herself, on pouvait s'attendre à un épisode à la hauteur du Cameron réalisé quelques années auparavant...pas si évident que ça.
Pourquoi ? D'une part, parce Fincher prend le parti de revenir aux sources en nous présentant dans ce film un seul alien. Il est vrai que Aliens de Cameron présentait des centaines de monstres et une reine Alien et qu'il semblait difficile de faire aussi bien (Jeunet nous prouvera heureusement le contraire). Cette idée semblait intéressante, mais alors que Ridley Scott réussissait facilement à instaurer un climat d'angoisse et de frayeur, Fincher n'arrive pas à faire monter sa sauce : le monstre attaque/tue/bave/attaque/tue...tout sur son passage sauf (et c'est l'intérêt du film) le lieutenant Ripley. Second inconvénient à ne prendre qu'un seul monstre, cela ne permet pas à Fincher d'exploiter complètement le travail d'HR Giger (créateur visuel des aliens, de leur planète...), d'où une sorte d'impression de rupture visuelle par rapport aux deux premiers opus.
Par ailleurs, la grandeur des décors utilisés dans ce film opère de façon négative : exit l'impression de claustrophobie, l'impression de confinement qui étaient bien présentes et bien responsables du malaise du spectateur dans les deux premiers épisodes. Fincher installe son action dans une immense prison et ce n'est pas l'extrême longueur et la diversité des corridors qui vont créer une quelconque tension.
Néanmoins ce film n'est pas un ratage complet : une scène est particulièrement intéressante où Ripley se voit obligée de déconnecter l'humain synthétique Bishop à sa demande par ex. De même, le film permet de comprendre un peu mieux ce personnage d'héroïne qui, somme toute, est une femme ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires.
Le moins bon épisode de la saga...
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