Pearl Harbor est dans la continuité du manque d'originalité de Michael Bay (Bad Boys, Armageddon). Associé à Jerry Bruckheimer, roi du block-buster anémique, il nous présente un navet oté de tout respect historique.
Cette caricature de l'Histoire pour nous apprends, soixantes ans plus tard, que les américains sont sorti la tête haute de cet enfer... qu'ils ont réussi le miracle d'abattre quelques Zero... et que les Japonais sont des meurtriers écervelés.
Pire, là où la majorité des oeuvres sur la guerre condamnes ces actes inhumains, Bay va jusqu'a utiliser la vengeance pour accroître la grandeur patriotique et égocentrique de l'Amérique.
Le schéma scénaristique se rapprochant incontestablement de Titanic, un idylle sur fond de catastrophe, l'attaque de Pearl Harbor n'en devient qu'un pretexte. Cela révele un manque de respect flagrant pour ce conflit majeur, catalyseur de l'entrée en guerre des U.S.A.
Bay tente de comble les lacunes du scénario par cette ridicule histoire d'amour mièvre, bucolique et prévisible qui va même s'enliser jusqu'a ne plus finir. Ben Affleck et tous les autres protagonistes n'ont aucune profondeur psychologique... Aucune question sur la raison du conflit, sur les motivations de chacun. Pourtant, en 175 longues minutes, il y avait de quoi faire.
Et comme si ca ne suffisait pas, la fin ultra-patriotique est vraiment pathétique et difficile à digérer...
Pearl Harbor est techniquement de haut-vol et très bien filmé, surtout l'attaque japonaise absolument fabuleuse durant 45 minutes, mais scénaristiquement, ce film est faible, vide et singulièrement impertinent.
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