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CRITIQUE DVD : APOCALYPSE NOW REDUX - EDITION COLLECTOR / 2 DVD



Titre : Apocalypse Now Redux - Edition collector / 2 DVD

Version : Française
Auteur de la critique : Gaulhenrix
Date de la critique : 16/05/2003

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Le taux de satisfaction est 66%
9 vote(s) Aide

 

Editeur : Fox Pathé Europa
Année de sortie au cinéma : 1979
Date de sortie du DVD : 06/03/2002
Durée du film : 195 minutes
Acteurs: Laurence Fishburne Harrison Ford


 
Avis Artistique
Avis sur le film :   (9.5/10)

Avec ce film tourné en 1979, et inspiré, pour l’essentiel, du roman de Joseph Conrad ("Au cœur des ténèbres"), Francis Ford Coppola poursuit une réflexion sur l’Amérique qu’il avait entamée avec "Le Parrain" en 1972. Il observait alors son pays de l’intérieur à travers une métaphore transparente sur les Etats-Unis (liens étroits et secrets entre mafia et monde politique). "Apocalypse now", par contre, décrit les Etats-Unis de l’extérieur en train d’exporter leur culture de la violence.

Dès l’ouverture du film, Coppola évoque le mal-être, qui naît de ce sentiment d’une présence injustifiée dans un conflit sans fondement, en une suite de plans en surimpression : images de la beauté naturelle d’un pays à travers sa jungle aussitôt enflammée par le feu de la guerre, sur lesquelles se juxtapose le visage « renversé » de Willard, tandis que s’égrènent les premières notes qui introduisent la chanson des Doors :
[« This is the end, my only friend, the end / of our elaborate plans, the end / of everything that stands the end /(…)» " Voici la fin, mon seul ami, la fin / de nos plans élaborés, la fin / de tout ce qui a un sens, la fin (...)" ]

Sur l’écran se déchaîne alors l’Apocalypse annoncée par le titre… Bel exemple de cinéma qui « dit » par la seule force des images : un pays (la jungle naturelle et paisible) est détruit par un autre pays (la jungle brûlée au napalm) dont les soldats ne comprennent pas la politique (la tête de Willard filmée à l’envers) et qui ont le sentiment que leur jeunesse et leur vie est gâchée (les paroles chantées par Jim Morisson).

Mais ce n’est pourtant là qu’un simple avant-goût de l’apocalypse. Et la rencontre de Willard, au cours de sa mission, avec le colonel Kilgore (Robert Duvall) marque, dans le récit même, la plongée dans un cauchemar qui ne s’achèvera qu’avec le film. Une séquence parmi les plus inattendues de l’histoire du cinéma dénonce une folie belliciste qui touche à son paroxysme. Mais il faut bien convenir que l’horreur montrée - et dénoncée, bien sûr – se pare malgré tout d’une beauté sauvage. Qu’on en juge : dans le ciel d’une aube pure, un ballet, d’abord majestueux, d’oiseaux-hélicoptères se métamorphose, au son de la chevauchée des Walkyries de Wagner, en une abominable tuerie sauvage et gratuite, aussi barbare qu’absurde. L’allusion à la culture américaine est claire : Kilgore s’est affublé du chapeau de la cavalerie américaine du XIX° siècle et il fait sonner la charge au clairon ; les Vietnamiens ont simplement remplacé les Indiens, et les hélicoptères, les chevaux. La guerre, à travers cette attaque, s’apparente à un jeu, voire à un divertissement ! Bref, le film glisse de la dénonciation de l’intervention militaire des Etats-Unis au Vietnam à une mise en question de ceux qui dirigent les opérations, c’est-à-dire les officiers supérieurs ivres de leur pouvoir et animés d’un instinct meurtrier.

C’est que le périple de Willard vers Kurtz est hautement symbolique. A mesure que son personnage s’enfonce dans la jungle, Coppola approfondit parallèlement sa réflexion : après avoir, dans un premier temps, remis en question histoire, culture et géopolitique de son pays, il se place désormais au cœur de l’être humain et analyse comment la guerre le métamorphose. L’odyssée de Willard devient alors un voyage qui le conduit à la découverte de lui-même. A mesure qu’il prend conscience de l’absurdité de la guerre, il s’aperçoit qu’il comprend mieux Kurtz.

Et deux événements vont renforcer ce sentiment. D’abord, l’image d’un passé révolu qui surgit, de la façon la plus irréelle qui soit, comme à travers les brumes d’un cauchemar, lorsqu’il rencontre la famille des planteurs français et qu’il écoute, ébahi, un discours colonialiste insensé. Ce retour morbide sur le passé – passage heureusement rajouté dans cette édition – met parfaitement en valeur toute l’absurdité d’une guerre recommencée par les Américains alors qu’elle avait déjà historiquement échoué avec les Français. Ensuite, lorsqu’il rencontre les soldats américains en première ligne apparemment privés de chef et abandonnés mais continuant un combat inutile.

Il découvre même, selon le propos de la Française de la plantation (Aurore Clément), la dualité de l’homme à la fois mi-dieu, et mi-animal, découverte qui prélude à la rencontre de Kurtz précisément adoré comme une divinité mais capable de la plus grande des cruautés (dualité qui s’exprime dans une magnifique photographie toute en clairs-obscurs).Un Kurtz qui lui offre un miroir repoussant dans lequel il peut reconnaître l’humanité. Son geste final se mêle d’ailleurs, en un montage alterné de plans, avec l’antique et barbare sacrifice du bœuf. Le recours au bouc émissaire pour laver sa bonne conscience ne cessera jamais et Kurtz, produit de la guerre, doit payer pour ceux qui l’ont formé à tuer. Le film peut, alors, s’achever sur un dernier mot, chuchoté et répété, « Horreur », qui sanctionne la folie des hommes conduisant l’humanité à l’Apocalypse, tandis que s’éloigne un Willard devenu physiquement (donc moralement) le jumeau de Kurtz, et sans doute prêt, désormais, à sombrer lui aussi dans la même folie meurtrière.

A l’évidence, un chef-d’œuvre !


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (3/3) Avis sur le son :   (3/3)

L’image, réétalonnée par le chef-opérateur Vittorio Storaro selon la technique de « couleur par couleur » qui permet une extrême précision, est tout simplement remarquable. La compression est parfaite et les contrastes, si importants pour le sens du film (l’homme est à la fois un ange et un démon), sont d’une rare qualité. Une copie sans fautes !

Le son a été, lui aussi, remasterisé avec bonheur et le DD 5.1 proposé est particulièrement efficace et présent, qu’il s’agisse de retranscrire les effets ravageurs des scènes choc (attaque des hélicoptères, napalm et explosions dans la forêt) ou d’inonder la pièce sous des thèmes musicaux percutants (la chanson des Doors ou la chevauchée des Walkyries).


Avis sur les bonus & l'interactivité :   (2/3) Avis sur les visuels :   (1/1)

Le coffret propose deux DVD mais offre malgré tout peu de suppléments. Sur le DVD 1 on trouve la version allongée à 197’ (on peut toutefois regretter que ne soit pas proposée la version de 1979). Sur le DVD 2 sont offerts un extrait de la conférence de presse de 1979 ; la conférence de presse de 2001 à Cannes ; une interview de Claude Berri (distributeur du film en 1979) et une scène commentée par F.F. Coppola : la destruction du camp de Kurtz). Le tout en VOST.

Le coffret est de qualité. On trouve, omniprésent (jaquette, sérigraphie, fond de coffret), le coucher de soleil qui symbolise le sens du film : le thème de la Fin et de l’Apocalypse à venir.

[ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]


Note finale :

  (18.5/20)


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