Pour son troisième long métrage en moins de trois ans, l'excellent M Nignht Shyamalan s'attaque à un sujet passionnant sur ces fameux signes découverts dans les champs et dont on parlait beaucoup à la fin des années 70. Dès les premières images, on retrouve ce qui fait la qualité du cinéma de ce jeune réalisateur fortement inspiré de Hitchcock et de spielberg : science du cadrage, perfection technique impressionnante, incroyable maitrise du hors champ, utilisation judicieuse du son (les silences !) et grande direction d'acteur. Chaque plan de Signes est le fruit d'une réflexion pertinente. Rarement, la réalisation aura été aussi cohérente avec son sujet ce qui explique l'aura culte du film auprès d'un certain public cinéphile qui ne peut qu'être admiratif devant la maitrise de Shyamalan.
Le hic car il y a en a un reste que la pseudo réflexion métaphysique mise en place par le scénario sent le cours de philo de comptoir. A un moment décisif du film, les personnages s'intérrogent sur la notion de destin : le monde est-il le fruit de multiples coincidences où y a-t-il un grand manitou aux commandes ? La réponse apportée par le film laisse perplexe. Aussi brillante soit la partie "guerre des mondes", aussi intéressante soit l'étude familial que fait Shyamalan, autant la partie philo sur la crise de foi de Gibson laisse songeur.
Mais par ses qualités esthétiques majeures, son interprétation irréprochable et son approche minimaliste d'un sujet propice au spectaculaire (on est loin de l'invasion Independance day), Signes mérite le détour.
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