La première fois que j'ai vu Scarface, j'ai compris pourquoi il passait rarement à la télévision, tant la violence montrée et dégagée est excessive, révoltante.
Mais lors de ma dernière vision du film, en DVD cette fois, j'ai compris qu'en fait, elle faisait partie intégrante de l'histoire, qu'elle était bien souvent plus suggérée que montrée, et le documentaire présent dans les bonus vous le prouve.
Scarface est un remake, signé Brian de Palma, sur un scénario d'Oliver Stone. Le film original se passait dans les années 30, façon Al Capone. Stone l'a transposé dans les années 80, lors de l'exode de cubains, jugés indésirables sur l'île par Castro. Ce n'est plus la prohibition et l'alcool, ce sont les années 80 et la cocaine.
Al Pacino est terrible dans ce film. Exceptionnellement, la VF est meilleure que la VO, tant l'accent espagnol de cet italo-américain sonne faux. A noter dans les rôles secondaires Michelle Pfeiffer, dont c'était l'une des premières apparitions. Scarface, surnommé ainsi à cause d'une cicatrice sur le visage façon Albator, va donc monter un à un les échelons de la pègre pour devenir calife à la place du calife, lui volant son argent, ses réseaux, sa femme... mais y perdant l'esprit et le discernement, devenant parano, fou, perdant sa confiance dans ses proches et celle de ses alliés.
Le final est excessif, improbable. Genre Rambo est en ville, il va tout faire pêter chez vous à l'arme lourde. En supprimant la fin, et en fermant les yeux lors de la célèbre scène de la tronçoneuse, vous passerez un grand moment de cinéma, un polar comme on n'en fait plus (façon le Parrain mais années 80) avec une bande son signée Girogio Moroder, synthétique et disco, un délice !
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