Malgré une interprétation judicieusement retenue de Judi Dench (aux antipodes de son personnage de M, de Goldeneye à Skyfall), ce n'est pas l'héroïne de cette histoire vraie qui retient étrangement le plus l'attention, mais plutôt deux personnages qui gravitent autour d'elle.
Il y a d'abord ce journaliste (excellent Steve Coogan) qui l'accompagne dans sa quête, dont l'incrédulité solidaire face à l'horreur des événements constitue le fil rouge de l'intrigue. Mais il y a, surtout, la figure du fils disparu, que le scénario parvient à faire exister avec de bouleversantes vibrations.
Quand le film, à la facture au demeurant classique, atteint le coeur du territoire des sentiments, le précipice émotionnel est aussi digne qu'abyssal.
Nominé à l'Oscar du meilleur film, l'oeuvre de Stephen Fears (Les Arnaqueurs) échoue face au douloureux 12 Years a slave, plus consensuel. Quant à Judi Dench, elle s'incline devant l'impériale Cate Blanchett (Blue Jasmine) pour l'Oscar de la meilleure actrice.
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