"Le rideau déchiré" marque un tournant dans la carrière de Hitchcock et le début de la dernière période. "Pas de printemps pour Marnie", son film précédent, a été un échec commercial, ce qui n'était pas arrivé au cinéaste depuis des années. De plus son chef opérateur Robert Burks et son monteur George Tomasini sont décédés et ce film marquera la fin de sa collaboration avec Bernard Herrmann. Le compositeur en avait fait la musique, mais Hitchcock la rejeta violemment, sans que l'on sache les véritables raisons. John Addison fut embauché à sa place. Mais c'est en regardant le film, qu'on se rend compte de l'importance qu'à eut Herrmann dans les chef-d'oeuvres du maître du suspens. La musique de substitue d'Addison semble décorative. Cela se ressent en particulier dans la scène du meurtre de Gromek, où l'absence totale de musique fait perdre toute force au drame qui se déroule devant nos yeux (le comparatif avec la musique réalisé dans les bonus du film est sans appel. Le choix de Julie Andrews, qui venait de triompher dans des comédies musicale familiales, a été imposé à Hitchcock et s'éloigne des jeunes blondes qu'il affectionne. Même Paul Newman, jeune acteur issue de l'actor studio va avoir du mal à s'adapter à la direction hitchcockienne qui ne considère guère les acteur. Le film n'est pas considéré comme un des films majeur d'Hitchcock, pourtant il contient de nombreux passages de pur suspens typique au cinéaste (la confrontation avec le professeur, la fuite en bus, l'opéra et le final sur le bateau). Hitchcock vieillissant est rattrapé par une jeune génération de réalisateurs qui commencent à chambouler l'ordre des studios hollywoodien. "Le rideau déchiré" sera la dernière oeuvre de qualité du réalisateur.
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