Bien avant "Dolls", les "Puppet Master" et autres "Chucky", l'Angleterre avait déjà tenté de nous terroriser avec une poupée diabolique... Enfin, plus exactement un pantin de ventriloque (Précision importante!) comme dans le très sympathique "Dead Silence" de James Wan! C’était en 1964 avec "Devil Doll"...
Baptisé "La Poupée Diabolique" chez nous, "Devil Doll" est un film réalisé par Lindsay Shonteff ("Curse of the Voodoo", "Licensed to Kill", "The Million Eyes of Sumuru", "Jeux d'adultes"), metteur en scène remplaçant au pied levé Sidney J. Furie ("Ipcress, danger immédiat", "L'Emprise") qui était initialement prévu et qui finalement préféra se concentrer sur un autre projet plus intéressant probablement financièrement parlant, mais qui recommanda tout de même le réalisateur canadien à la production. D’ailleurs, Sidney J. Furie sera présent durant le tournage et il est fort probable qu’il ait eu une influence sur la mise en scène du film. Le sujet de celui-ci est plutôt intéressant, puisqu’ il est question d'un inquiétant hypnotiseur ventriloque nommé Vorelli, dont le pantin dénommé Hugo semble doté d'étranges pouvoirs... Des pouvoirs que Vorelli contrôle grâce à l'hypnose! Ce sont les relations qui existent entre le ventriloque et sa marionnette qui seront le sujet principal du film et qui en feront un long métrage loin d’être inintéressant. Malgré quelques longueurs, le film se suit avec plaisir et intérêt grâce notamment à sa jolie photographie signée Gerald Gibbs ("Entrez dans la danse", "La blonde de la station 6", "Curse of the Voodoo") et au charisme de Bryant Haliday ("Curse of the Voodoo", "The Projected Man", "La tour du diable"), qui étonnamment connaîtra une carrière d'acteur assez courte (En fait, il sera principalement connu pour avoir fondé Janus Films en compagnie de Cyrus Harvey, Jr.). L’acteur est vraiment inquiétant et volerait même la vedette à sa marionnette qui pourtant est très réussie et assez flippante. Il est en tout cas bien au dessus du reste du casting et ce n’est certainement pas William Sylvester ("Gorgo", "On ne vit que deux fois", "2001, l'Odyssée de l'espace") qui aurait pu lui voler la vedette tant ce dernier est fade! En fait, seule l’actrice Yvonne Romain ("Le cirque des horreurs", "La nuit du Loup-Garou", "The Swinger") sortira autrement du lot! Le film vaut autrement pour ses effets spéciaux plutôt réussis pour un film de cette époque, d’autant plus que celui-ci n’a bénéficié que d'un budget assez dérisoire, estimé en effet à £25 000! Enfin, il vaut également pour son atmosphère à la fois inquiétante et sulfureuse, par moments à la limite même de l’érotisme. Il est à noter d’ailleurs que le film fut distribué aux États-Unis dans une version plus coquine et dont on peut voir deux scènes inédites avec des jeunes femmes dévoilant leurs seins dans les bonus de l'édition proposée par Artus Films (On pourra d'ailleurs regretter que l'éditeur n'ait pas choisi de nous proposer ces deux montages différents!). Attention, ne vous emballez pas! Quand je parle d’érotisme, c’est quand même très relatif et cela reste évidemment assez soft! On est en 1964, je vous le rappelle! Le film est par contre très ancré dans son époque ; ainsi, par exemple, les protagonistes danseront à un moment le twist... Cela surprend, mais personnellement, je trouve que cela lui donne un certain charme! En revanche, la fin du film est un peu bâclée et manque de crédibilité, gâchant quelque peu le ressenti qu’on peut avoir sur celui-ci...
Malgré ses imperfections, "La Poupée Diabolique" s’avère être plutôt une bonne surprise qui devrait ravir les amateurs de films d’horreur à l’ancienne.
|