Les élections de 1924 ont, pour la première fois, porté au pouvoir un gouvernement travailliste. Ce changement, espéré par les uns, redouté par les autres, ne laisse personne indifférent dans le microcosme de Downton Abbey, ni chez les maîtres, ni chez les serviteurs.
Ce nouveau volet de la saga Downton Abbey est disponible seulement un mois après la saison 4, ce qui témoigne du succès de la série.
Loin de manquer d’inspiration, son créateur, Julian Fellowes, renforce l’attractivité de la série en soulignant les bouleversements provoqués par les années folles.
Des changements qui remettent en cause certains équilibres comme la taxation des propriétés foncières qui va notamment conduire à la ruine plus d’un noble propriétaire terrien. C'est aussi l’apparition des prémices de l’émancipation des femmes, visibles jusque dans leur façon de s’habiller : corsets jetés aux orties, jupes qui découvrent les chevilles, coiffures à la garçonne…
Downton Abbey ne verse pas pour autant dans l’angélisme en soulignant les préjugés solidement ancrés dans la société anglaise comme l’homosexualité toujours considérée comme un crime inavouable, un tabou puni de prison.
Les changements se traduisent aussi au quotidien. Ainsi, la présidence du comité local créée pour la construction d’un monument aux morts de la guerre devait, selon la tradition, revenir au comte de Grantham : elle est attribuée à son butler. C'est aussi, l’institutrice qui n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat en clamant haut et fort ses opinions politiques en plein dîner au château. Ce sont également les femmes qui commencent à se préoccuper du contrôle des naissances suite à la parution du livre de Marie Stopes sur le sujet.
Les avancées technologiques intègrent le scénario comme l'intrusion de la radio qui diffuse, pour la première fois, devant toute la maisonnée rassemblée dans la bibliothèque du château, le discours du roi.
Plus que jamais, costumes et décors sont particulièrement à l'honneur : comme à l’occasion du mariage de Lady Rose, filmé en plein cœur de Londres sous les lambris du magnifique hôtel particulier victorien à Temple Place ou encore un épisode tourné dans la National Gallery.
Downton Abbey se ressource avec de nouveaux protagonistes qui viennent s’ajouter à une très longue liste initiale de personnages comme la fougueuse institutrice incarnée par Daisy Lewis ou Simon Bricker interprété par Richard E. Grant.
Constante de la série : les intrigues continuent de se nouer au sein de Downton Abbey, «upstairs» dans le monde des maîtres et «downstairs» dans celui des domestiques. Les secrets bien enfouis sont étalés au grand jour avec élégance, talent et férocité.
Ce nouvel opus de Downton Abbey poursuit avec finesse cette saga britannique décidemment bien palpitante et très cohérente.
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