Notre ami Jean-Pierre Mocky, auteur de films d’excellente qualité (L’albatros, La tête contre les murs) est également coupables de quelques nanars pas franchement folichons. Réalisé en 2003, Le furet est entre les deux. Ce n’est ni un grand film ni un nanar. Pour autant, on reconnaît immédiatement la patte de Mocky avec son héros, qui s’amuse à dézinguer des maquereaux, des dealers, des chefs de gangs, etc. Bref, il s’en prend aux méchants, rêvant dans le même temps d’un quotidien au soleil (de l’argent, des femmes) alors qu’il vit de façon presque misérable avec une femme à qui il fait mécaniquement l’amour le lundi (et ce n’est pas le lundi au soleil...). Le propos pourrait paraître réac’ mais il n’en n’est rien grâce à un Mocky qui livre une (nouvelle) comédie délirante, avec un film foutraque de bout en bout.
Jacques Villeret, que l’on voit pour la première fois chez Mocky, rentre parfaitement dans l’univers de ce dernier en incarnant de façon juste ce héros vengeur, un peu à la ramasse. Mais tous les personnages du film sont complètement à l’ouest, et c’est d’ailleurs ce qui rend ce film attachant. Aux côtés de Villeret, on trouve un hallucinant Michel Serrault, une Patricia Barzyk très sensuelle, un Robin Renucci plutôt bon dans le rôle décalé du flic et un Michael Lonsdale excellent en chef mafieux. Les seconds rôles sont tout aussi savoureux avec d’improbables prestations de Karl Zéro et de Dick Rivers.
Plutôt bien rythmé (il court il court le furet) , même s’il est un peu redondant au niveau de ses scènes, Le furet est un film imparfait mais fortement éminemment sympathique.
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