Cinéaste de la vieille époque (La traversée de Paris, Le rouge et le noir), Claude Autant-Lara signe en 1954 avec Le blé en herbe une adaptation de Colette.
Le film a semble-t-il été interdit dans plusieurs salles françaises à l'époque, en étant considéré comme sulfureux.
Il faut dire que le film traite de l'amour de vacances d'un adolescent avec une femme d'âge mûr. Voilà une façon de s'attaquer au puritanisme de l'époque, et d'être (relativement) avant-gardiste.
Le problème est que si le film a pu faire illusion ou donner le change en 1954, les temps ont bien évolué depuis, et le film a sacrément vieilli. On peut même dire que ce long métrage est particulièrement inoffensif, et même par moment un peu pénible à regarder.
Le jeu des acteurs est trop récité, ce qui gâche tout naturel. Par ailleurs, la relation interdite entre cette femme "mûre" et cet adolescent, n'est finalement que suggérée. On ne voit jamais rien à l'écran. On en voit plus aujourd'hui dans n'importe quelle publicité sur les gels-douche, c'est dire ! Enfin, la mise en scène ne casse vraiment rien.
Reste l'actrice Edwige Feuillère, plutôt à sa avantage, et la beauté naturelle de Nicole Berger, qui joue le rôle de l'amie (et petite amie) du personnage principal dans le film.
Voilà en somme une histoire sentimentale qui accuse le poids des années, et reste avant tout à réserver aux fans d'Edwige Feuillère. Et aux curieux, évidemment !
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