Amour empêché, meurtres, griserie de la fuite et de la provocation, tous les ingrédients classiques du film criminel sont là. Pourtant, c'est un autre spectacle qui nous est offert. En effet la cavale des amants est filmée comme un chromo radieux, couleurs chaudes et musique tranquille, alors que s'accumulent les meurtres sans raison et que, à l'intérieur du couple même, la conscience du désastre est de plus en plus tangible. Très vite, la jeune fille s'inquiète, très vite elle reste en retrait, dubitative puis franchement critique, quand son compagnon multiplie les provocations et les agressions, s'empêtrant toujours plus dans une logique de rupture. Dans l'enchaînement des actions s'annonce pour tous la fin dramatique alors que jusqu'à la fin l'atmosphère reste innocente, inconséquente, nonchalante. Ce premier film de Malick augurait bien de la suite.
|