La vie et rien d'autre
En 1989, Bertrand Tavernier met en scène "La vie et rien d'autre", un film prenant pour cadre la première guerre mondiale. Un thème toujours sensible, surtout en France (on se rappelle la censure des "Sentiers de la gloire" de Kubrick jusqu'en 1975 !). Le réalisateur le constatera lors de la préparation de ce film qu'il dut s'arrêter plusieurs fois faute d'intérêt des producteurs et de certaines tracasseries administratives. Même s'il ne met pas en scène les combats (ce n'est pas le sujet), il est le premier réalisateur français a oser aborder le sujet depuis des lustres. Un film qui insiste sur les conséquences de cette folie meurtrière, sur les chiffres astronomiques de morts, de disparues, sur l'absurdité des situations que la guerre a créé. Tavernier est intrigué sur l'historique du célèbre soldat inconnu de l'Arc de Triomphe à Paris. Comment trouve-t-on un soldat inconnu ? Comment a-t-il était choisi ? Un historique cocasse qu'il met en scène avec humour dans les scènes les plus drôles du film avec François Perrot. Magistralement interprété par Philippe Noiret qui reçut un César pour ce film. Magnifiques décors de Guy-Claude François malgré le peu de moyen du film. Un film minutieusement écrit au détail près où les anecdotes authentiques ne manquent pas. Tavernier remettra le couvert en 1996 avec "Capitaine Conan" ou après les morts il s'intéressera aux survivants de cette guerre.
Capitaine Conan
Sept ans après "La vie et rien d'autre", Bertrand Tavernier revient sur la première guerre mondiale dans un de ses plus ambitieux film. Loin de Verdun, il met en scène le front peu connu des Balkans et le portrait d'un nettoyeur de tranchée. Mais le vrai sujet du film est l'après-guerre. Que vont devenir ces héros des tranchées lorsque la guerre va cesser ? Comment vivre la paix lorsqu'on devenu une bête de guerre ? Bertrand Tavernier va tourner son film en Roumanie dans des conditions effroyables d'un pays à peine libéré du dictat de Ceausescu, où tout manque et où le dicton le plus courant sera de dire que "l'ami de mon ami est à la Stasi". Les détournements et les vols vont être quotidiens durant tout le tournage que le réalisateur qualifiera de guerre en soit pour arriver à obtenir des images.
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