Compagne de Gaspard Noé pour qui elle a monté et co-produit ses films, Lucile Hadzihalilovic réalise ici son premier long métrage. A l'heure où les films dystopiques caracolent au box office dans des franchises à gros budgets ("Hunger games", "Diveregente" ou "Le labyrinthe"), "Innocence" apparait soudain comme un film précurseur dans un style emprunté à Lewis Carroll. La réalisatrice s'inspire d'une nouvelle de Frank Wedekind plus connu pour être l'auteur de "La boîte de Pandore" dont sera adapté le célèbre film "Loulou" de Pabst en 1929. Au 19° siècle, certains intellectuels rêvaient de nouveau systèmes éducatifs souvent utopistes axés autour d'autres valeurs que le système d'éducation classique. Ce film s'inspire de ces utopies d'époque pour créer un monde à huit-clos étrange et intrigant. Un monde entièrement féminin dans un pensionnat où la notion de parents n'existe pas. Un monde fait de rites mystérieux et cycliques. Le film sortie 6 mois après "The village" de Night Shyamalan, qui lui aussi avait un monde à huit-clos, passa relativement inaperçue malgré une belle carrière en festivals.
|