Un grand classique du cinéma français, excellemment servit par le duo Bourvil-Gabin, sans oublier De Funès encore jeune, mais déjà rouspéteur à souhait. Soulignons également la très belle photographie du Paris occupé de nuit dans des décors entièrement fait en studio par Max Douy. Le film est une des première fiction sur la deuxième guerre mondiale à montrer l'occupation sous l'oeil du quotidien des français durant la guerre. Et ce que montre Autant-Lara n'est pas du goût de tout le monde à l'époque. Car loin d'être manichéen, le film montre des français lâches et froussards ou un officier allemand cultivé, bien loin de l'esprit rassurant du "tous résistants" des films de guerre de l'époque comme "Le père tranquille" (sans vouloir dénigrer ce film). Alors qu'à la fin de la première guerre mondiale, l'utopie était que la guerre allait mettre fin aux classes sociales qui se sont côtoyer dans les tranchées, la conclusion du réalisateur montre au contraire que la guerre n'a rien abolit du tout.
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