Surfant sur la vague du succès des films de cannibales, le bisseux Umberto Lenzi va nous apporter lui aussi un film censé choquer le spectateur, juste après l'excellent Cannibal holocaust de Ruggero Deodato (1980).
Avec Cannibal ferox (1982), Lenzi reprend les mêmes ficelles, même si le talent n'est pas toujours au rendez-vous. Déjà, l'histoire se déroule tantôt à New York tantôt en Amazonie. Il faut reconnaître que les scènes à New York n'apportent vraiment rien au récit, là où Deodatto parvenait à nous tenir en haleine avec son histoire de bobines qui avaient été retrouvées.
Par ailleurs, la première demi-heure du film est assez peu captivante, jusqu'à la révolte des Indiens.
Par la suite, le film devient bien plus intéressant et en offre pour son argent aux fans de films d'horreur bien gore. Cannibal ferox est reconnu pour la violence de ses scènes. Il est vrai que certains trucages sont tout de même bien faits et que les protagonistes sont amenés à subir les pires outrages (on songe notamment à la femme dont les seins sont percés).
Cannibal ferox est aussi un film qui, comme Cannibal holocaust, montre que les sauvages, ce sont aussi les soi-disantes personnes civilisés. Il faut voir les agissements (par le biais d'un intéressant flashback) de "Mike", un personnage peu recommandable dans le film, qui prouve que les "Blancs" commettent des actes inadmissibles. Dès lors, il ne faut pas s'étonner d'un retour de bâton.
Au niveau de l'interprétation, les acteurs sont loin d'être géniaux mais encore une fois, le film vaut avant tout pour la crudité de certaines scènes avec sa violence marquée et un érotisme plus flagrant que dans Cannibal holocaust.
On regrettera une nouvelle fois les meurtres commis sur des animaux qui n'ont rien demandé à personne. La gratuité de ces scènes était parfaitement dispensable.
Au final, Cannibal ferox, considéré comme l'un des fleurons du genre, est plus inégal que Cannibal holocaust mais n'en reste pas moins un film bis recommandable pour les amateurs.
|