Ruggero Deodato est bien connu des amateurs de films d'horreur pour être l'auteur de films cannibales cultes. On lui doit en 1978 l'excellent Le dernier monde cannibale, dont le synopsis a sans doute servi à Eli Roth dans son récent Green inferno.
Mais Ruggero Deodato est surtout connu pour son culte Cannibal holocaust. Il s'agit sans conteste du film référence de films de cannibales dont les Italiens ont été les fers de lance dans les années 80.
Ce long métrage est clairement divisé en 2 parties : dans une première partie, le professeur Monroe se rend en Amazonie parti à la recherche de reporters qui ont disparu. Après avoir réussi à s'acclimater avec une tribu de cannibales, il repart avec des bobines de films.
De retour à New York, il va visionner avec une équipe de télévision ces fameuses bobines. On songe alors que Cannibal holocaust est le précurseur de tous ces films de found footage dont évidemment Le projet Blair Witch.
Dans cette deuxième partie de Cannibal holocaust, le spectateur assiste à moults scènes horribles. Et les sauvages ne sont pas toujours ceux que l'on songe. En effet, ces "reporters" s'en prennent aux sauvages : ils tuent des sauvages, ils incendient leurs huttes et certains brûlent vivants ; et puis dans le sommet de l'horreur ils s'en prennent à une pauvre jeune femme en effectuant un viol collectif. Ces images sont choquantes et la révolte des sauvages va être à la hauteur de ces sévices. La fin du film est sacrément gratinée en montrant ce qui est arrivé à ces reporters. La violence des scènes et leur réalisme a d'ailleurs obligé Ruggero Deodato à prouver que ses acteurs étaient toujours en vie !
Cannibal holocaust est véritablement culte pour la monstruosité de certaines scènes. Outre celles évoquées, on songe à celles des sauvages, avec la scène de la femme empalée ou encore l'adultère qui est vengé de façon abominable.
Mais le film n'est pas qu'une succession de scènes horribles. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir des images ; sur l'appât des médias et sur la notion d'humanité. Ce long métrage est également le précurseur de toutes les choses nauséabondes que l'on peut voir dans les émissions dites de télé-réalité.
On regrettera simplement les scènes de mise à mort en "live" des animaux (la scène avec la tortue est vraiment horrible et dégoûtante), parfaitement dispensables.
Au rang des satisfactions, notons également la belle musique de Riz Ortolani, dont la douceur donne lieu à un parfait décalage par rapport à l'horreur des scènes vues à l'écran.
Vous l'aurez compris, Cannibal holocaust est un authentique film culte, réservé cependant à un public très averti.
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