Mis en scène en 1941 par Raoul Walsh, L'entraîneuse fatale n'est absolument pas un western, comme ce cinéaste américain a eu l'habitude d'en faire.
Ici, il s'agit au contraire d'un pur drame ancré dans une réalité qui n'est pas des plus sympathiques. Il faut certainement lier cette histoire réaliste et assez pessimiste au fait qu'en 1941, le monde est en plein dans la guerre et les Etats-Unis s'apprêtent à entrer dans le conflit mondial.
Toujours est-il que L'entraîneuse fatale présente des personnages pour qui la vie ne sourit pas franchement : Hank est un vieux garçon qui se marie avec une entraîneuse qui ne l'aime pas ; cette entraîneuse, ayant du mal à sortir de son milieu, aime l'ami de son mari, Johnny ; quant à Johnny, il fait tout pour que le couple de son ami Hank puisse marcher. Bref, personne n'est vraiment heureux dans cette histoire où l'on assiste par ailleurs au travail extrêmement dangereux d'Hank et Johnny, qui travaillent sur des lignes à haute tension.
On reconnaît par moments la patte de Raoul Walsh avec ces duels très virils qui ont lieu dans les bars, et qui rappellent inmanquablement le western.
Si certaines scènes ne font pas toujours mouche (le mélange comédie et drame ne fonctionne pas toujours à merveille), il n'empêche que ce film est largement regardable. Il doit d'ailleurs son attrait à son excellent trio d'acteurs. Marlène Dietrich retient évidemment l'attention dans le rôle de la femme fatale. Mais la relation d'amitié entre Hank et Johnny est très bien jouée par Edward G. Robinson et George Raft.
Voilà un film méconnu plutôt intéressant.
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