Otto Preminger a réalisé plusieurs grands films. On pense ainsi à Laura ou à Autopsie d'un meurtre. Même s'il est bien moins connu, Bunny Lake a disparu constitue sans conteste d'un de ses meilleurs films, et peut-être même le meilleur film depuis Laura.
D'ailleurs, les deux films entretiennent de nombreux rapports, à commencer par une thématique commune : la folie. Dans Bunny Lake a disparu, Otto Preminger dépasse allègremment le stade du simple thriller. Dans ce film, hormis le personnage de l'inspecteur de police (qui semble être un double du réalisateur), tous les personnages semblent névrosés. Que cela soit Ann Lake qui a perdu sa fille, son frère qui est attachée à Ann de manière compulsive ou encore le propriétaire de le maison des Lake qui paraît bien spécial, Otto Preminger dresse le portrait d'une société qui paraît à la dérive.
Le film joue aussi beaucoup avec des faux-semblants et des fausses pistes. Pendant un bon moment de ce long métrage, on en vient à douter de l'existence même de Bunny Lake.
Très riche au niveau de son scénario, le film bénéficie également d'une superbe photographie en noir et blanc ainsi que d'une mise en scène très ample (nombreux plans-séquences), ce qui accroît le côté angoissant de l'ensemble.
Et puis la distribution est excellente. Aux côtés de l'expérimenté et charismatique Laurence Olivier, Carol Lynley et Keir Dullea sont bluffants dans leurs rôles respectifs.
Voilà en tout cas un film majeur, quelque peu oublié de tous, que Wild Side a eu la bonne idée d'éditer en DVD.
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