Sorti il y a à peine un an au cinéma, Borgman constitue le dernier "bébé" d'Alex Van Warmerdam, cet Hollandais qui fait des films pour le moins curieux (Les habitants). Avec Borgman, il ne déroge pas à cette règle.
Un homme, Camiel Borgman, quitte un abris de fortune en forêt, pour venir ensuite s'installer dans une famille bourgeoise. On peut évidemment voir ici la métaphore d'une lutte des classes avec le combat mené par Borgman et ses amis qui s'en prend sans raisons à cette famille bourgeoise et qui va leur faire passer un sale quart d'heure.
On peut aussi y voir une façon de revisiter de maanière moderne l'excellent Théorème de Pasolini avec ce personnage qui s'intègre (de force) dans une famille pour y révéler les véritables personnalités, les phobies et les fantasmes de chacun.
Borgman est bien tout cela. Mais c'est tout simplement un film atypique signé Alex Van Warmerdam qui s'amuse dans ce drame horrifique qui prend à bien des moments des allures grotesques. Sans compter la mystérieuse marque que possèdent plusieurs des protagonistes (une secte ? les membres d'une nouvelle société comme le laisse entendre la fin ouverte du film ?).
A noter l'interprétation excellente de l'acteur principal du film, qui joue avec beaucoup de conviction et de détachement le rôle de Borgman.
Tout à la fois ludique, terrifiant et drôle, Borgman est par essence un film inclassable, qui pourra plaire, pour peu que l'on accroche à celui-ci. Car les esprits rationnels risquent bien d'y laisser des plumes.
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